« Le portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde

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Résumé :

« Le héros de l’unique roman d’Oscar Wilde doit rester éternellement jeune : son portrait seul sera marqué progressivement par le temps, les vices, les crimes, jusqu’au drame final. Dans ce chef-d’œuvre de l’art fin de siècle (1890), l’auteur a enfermé une parabole des relations entre l’art et la vie, entre l’art et la morale, entre le Bien et le Mal. »

Extrait :

Hallward blêmit, et lui saisit la main. « Dorian, Dorian ! s’écria-t-il, ne parle pas ainsi. Je n’ai jamais eu d’ami tel que toi, et je n’en aurai jamais. Tu n’es quand même pas jaloux de simples objets, toi qui es plus beau que n’importe lequel d’entre eux?
– Je suis jaloux de tout ce dont la beauté ne périt pas. Je suis jaloux de ce portrait de moi que tu as peint. De quel droit garderait-il ce que je dois perdre? Chaque minute qui passe m’enlève quelque chose pour le lui donner. Ah ! si ce pouvait être l’inverse ! Si le portrait pouvait changer, et moi rester éternellement tel que je suis à présent ! Pourquoi l’as-tu peint? Un jour viendra où il fera rire de moi, rire de façon effroyable ». Des larmes brûlantes se pressaient sous ses paupières; il libéra brutalement sa main et, s’affaissant sur le divan, il plongea son visage dans les coussins, comme pour prier.
« Voilà le résultat de votre travail, Harry », dit le peintre d’une voix amère.
Lord Henry haussa les épaules. « C’est là le véritable Dorian Gray, voilà tout.

Mon avis :  ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Oscar Wilde, dandy par excellence, signe cet unique roman de l’esthétisme dont il a le secret et qu’il affectionne tant. Il nous livre aussi par son personnage la bataille à laquelle se livre son esprit face à ce narcissisme naissant à l’époque ainsi que ce courant de dandysme dont il fait parti.
Dans ce livre, le candide Dorian Gray jeune et beau comme un Dieu va faire la connaissance de deux personnages qui vont être déterminant dans son existence. L’un, Basil Hallward, peintre et ami de Dorian, décide de faire le portrait du jeune homme avec un attachement et une admiration indescriptible. L’autre, Lord Henry Wotton, dandy et manipulateur, va l’encourager, sous prétexte que la beauté soit éphémère, à s’éloigner de son innocence et à se plonger dans la perversité. Suite à une remarque ironique de Lord Henry, Dorian prend donc conscience qu’il vieillira et que sa beauté s’effacera. Son orgueil touché il  émet le souhait que le tableau vieillisse à sa place. C’est alors que Dorian revoyant son portrait se rend compte que sa demande à été exaucé et que celui-ci vieilli et devient laid à sa place. C’est la l’intrigue du roman, plus Dorian Gray s’éloigne de son innocence plus le tableau devient laid, une dissociation s’installe donc peu à peu entre l’image de beauté renvoyé par le personnage et l’image immonde de son âme représenté par le tableau.
Par ce roman psychologique et dénonciateur de son temps, Oscar Wilde signe un chef-œuvre qui lui vaudra, malheureusement, beaucoup de déboires et une censure encore d’actualité.
Les + : Une histoire entraînante et des descriptions magnifiques de beauté et de finesse
Les – : Les descriptions pour les non-amateurs peuvent s’avérer longues

coup de coeur


Article écrit dans le cadre du challenge XIXeme siècle organisé par « Dans le manoir au livre »

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Film « Dorian Gray » de Olivier Parker

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Tellement déçu par ce film, le réalisateur à selon moi aucune compréhension de l’œuvre. Histoire américanisé allant dans le fantastique à outrance et oubliant la finesse qui se dégage du livre. Malgré de bons acteurs, le film reste bateau. Il aurait pu être pas mal s’il ne se voulait pas l’adaptation du chef œuvre d’Oscar Wilde.

14 réflexions sur “« Le portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde

  1. Il fait partie des livres que je relis régulièrement. Il est d’ailleurs dans mon Top Ten Tuesday à paraître demain. Contrairement à toi, je n’ai jamais pu arriver au bout de l’adaptation de 2009. Je crois que j’ai abandonné au bout de 45 minutes de massacre.

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      • Ah je comprend mieux désolée :p Effectivement, comme tu dis, une horreur ce film ! Je comprend même pas qu’il soit sorti et est été financé ! Je l’ai regardé avec quelqu’un qui n’avait jamais lu le roman et bizarrement, cette personne a aimé !!! Tandis que moi, j’étais de plus en plus cramoisi lol c’était assez cocasse !

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  2. Pingback: « Oscar Wilde  à l’honneur #7 – Octobre | «Le Rest'o Littéraire

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