Vipère au poing, c’est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu’ils ont surnommée Folcoche. Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d’Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d’emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus.
Haine & Maltraitance
C’est l’histoire de la Famille Rezeau. Vieille famille bourgeoise, héritière de privilèges, et vivant dans le château de La Belle Angerie. Mais plus précisément, c’est l’histoire d’une haine profonde entre un fils et sa mère. Mme Rezeau, née Pluvignec, est une femme odieuse, cruelle et rigoriste qui va faire vivre un enfer quotidien à ses trois enfants, dont Brasse-Bouillon, ou Jean, notre narrateur.
D’abord, peureux et craintif, il se questionnera à de nombreuses reprises sur cette mère sadique et sans affection, rebaptisée Folcoche. Puis, en grandissant, Jean se révèlera être formidablement doué pour entrer dans le jeu maternelle, un jeu d’échec sombre et malsain se lance ainsi entre mère et fils. Un bras de fer allant même jusqu’à l’idée d’un assassinat ! Si le lien maternelle est en toute normalité construit par l’amour, ici c’est la haine qui le tisse et le consolide. Brimades, violences physiques et mentales, la mère ne recule devant rien pour imposer son autorité face à ce fils rebelle. Un enfant insoumis porté par sa volonté de vengeance, gravant un V.F – Vengeance Folcoche – sur chaque arbre qu’il croise, mais un fils ressemblant finalement énormément à cette mère si détestée…
Rupture & Renouveau
Au delà de cette haine prégnante, un autre bras de fer se joue dans ce roman. Celui d’une époque révolue qui se manifeste de deux manières différentes : d’abord par le passage de Jean de l’enfance à l’adolescence. Un passage forgé par la haine dû à une innocence brisée dans le vif et l’obligation de survivre par la combativité.
Mais en arrière plan de cette relation pernicieuse, c’est aussi toute une époque qui agonise, celle des privilèges. Cette famille issue d’une grande lignée de bourgeois – voire d’aristocrates – voit l’abolition de cette vie d’antan. Agonie d’une vie oisive et d’une éducation austère et rigoriste, mais aussi époque de l’avènement ouvrier. Triste époque pour les bourgeois donc, qui tentent de se raccrocher aux dernières particules de leurs prérogatives et refusent de voir la vérité en face.
Les dieux ont soif : quand il choisit pour titre ce mot de Camille Desmoulins, Anatole France ne veut nullement rejeter sur une fatalité tragique les atrocités de la Terreur. Ce texte admirable décrit l’horreur du fanatisme, l’obscurantisme gagnant les Lumières elles-mêmes, la barbarie prenant le masque du progrès. En 1912, ce livre du patriarche de la Gauche française qui dénonçait les excès de la Révolution fut accueilli comme un paradoxe. Aujourd’hui, cette représentation alarmée de l’histoire se lit comme une lucide préface à l’horrible xxe siècle, un avertissement contre l’ignorance et la peur qui engendrent la bêtise, la grande tueuse.
Symbolisme populaire & Illusion du changement
France écrit ce texte en 1912. Celui-ci sera reçu comme un choc électrique car jusqu’ici personne ne condamnait les actes barbares menés par la Révolution ! Rappelons-nous la célèbre théorie du bloc de Clemenceau en 1891 « La Révolution est un bloc ». Alors bien que l’auteur ne soit pas contre-révolutionnaire et qu’il n’ai aucunement eu le projet d’écrire un roman ayant cette résonance, le climat social de sa publication et le regard que ses contemporains ont eu dessus laisse une empreinte qui vaudra à Anatole d’être si peu connu – et non étudié à l’école, voir la réaction des bacheliers de 2016 parlant de notre Prix Nobel 1921 comme d’un inconnu, si si, je vous jure !!! Bon ok, je dramatise, le pourquoi du comment Anatole a été tant mis de côté est un cocktail de nombreuses choses, néanmoins les faits sont là et je souhaite une réhabilitation ferme pour cette belle plume !
L’auteur nous fait suivre Évariste Gamelin – dont le nom sera gravé à vie dans ma tête pour l’impact du personnage mais aussi pour l’avoir écrit 1500 fois dans mon dossier universitaire – parfait prototype du fanatisme révolutionnaire. Peintre raté qui trouvera son idéalisme esthétique et idéologique dans son poste de juré du Tribunal révolutionnaire en participant à la tuerie paranoïaque et inhumaine de la Grande Faucheuse – comprendre ici, la tristement célèbre guillotine, le panier à Samson. Gamelin condamnera tout le monde, des inconnus d’abord, puis son beau-frère et enfin ses ami(e)s.
Mais avant d’en arriver à ces condamnations, France installe un regard sceptique au lecteur en démontrant un climat d’inchangé dans ses pages. En effet, malgré le bouleversement révolutionnaire prometteur d’un renouveau pour le peuple, il laisse entrevoir une forme utopique de ses changements. Le peuple se trouve toujours dans la misère et les habitudes monarchiques persistent ; tandis que la justice implacable et tyrannique reprochée au monarque se voit renouveler par le Comité de Salut publique, au même titre qu’une religion seulement ranimée sous un nouvel aspect. Le symbolisme populaire permet la mise en lumière des désillusions de la Révolution en marche, mais France dans cette perspective utilise également le discours.
Dialogisme & scepticisme révolutionnaire
Le premier discours critique vis-à-vis de la Révolution et de ses acteurs est le discours maternel – celle que l’on peut voir comme une personnification de la Mère Patrie – dont il résulte un peuple affamé et un scepticisme certain quant au devenir des idéaux révolutionnaires : « Mais ne me dis pas que la Révolution établira l’égalité, parce que les hommes ne seront jamais égaux ». Une vision critique que Gamelin refuse d’écouter. D’autres personnages viendront contrecarrer ses idéaux tels que le père de sa chère et tendre, ses ami(e)s, sa soeur et son beau-frère.
En définitive, France soumet Gamelin au pragmatisme des personnages féminins et masculins l’entourant. Ce dialogisme hétérogène résonne comme l’unité de la voix populaire et manifeste une attitude encline à se questionner sur ladite période ; non seulement sur les institutions mises en place – notamment la nouvelle religion et la nouvelle justice – mais aussi sur les agissements propres à cette Révolution qui libère le peuple sous la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », mais dont les maîtres mots sont aussi misère, guillotine et obédience.
Mort & Effet de cycle
La Mort est présente partout dans cet ouvrage que ce soit dans les odeurs et le paysage parisien comme dans l’évolution narrative elle-même. Déjà, Gamelin a pour modèles deux destins funestes et controversés : Marat, puis Robespierre. Les deux hommes, acteurs principaux d’une Révolution implacable, finiront tous deux morts pour le Révolution. On peut ainsi voir dans ces deux figures adulées se profiler un destin tout aussi funeste pour notre anti-héros prêt à tout, comme ses modèles, pour la République. De plus, le remplacement de Marat par Robespierre vient également signaler un premier aspect cyclique dans le roman francien.
La guillotine participe également à cet effet de cycle en montrant une justice toujours assoiffée de victimes ; et enfin, c’est la mort de Gamelin qui boucle la boucle – pardon pour le spoil mais il ne s’agit pas d’un rebondissement fictionnel. Inévitable, elle intervient non seulement pour renforcer l’effet de cycle, mais permet également de soulever une forme d’échec révolutionnaire. Ainsi, le cycle renvoie à l’inchangé qui par analogie renvoie, lui, à une forme d’échec. Plutôt qu’un roman contre-révolutionnaire, j’y vois moi, un roman de l’échec de l’humanité.
En une phrase…
Un roman délicieux qui marque les esprits et fait réfléchir sur la capacité humaine à se laisser aveugler par effet de masse et de peur. 10/10 !
Découverte Concours – ÉditionsPoints– Prix : 8,20 € (Poche)
Laëtitia Perrais avait 18 ans et la vie devant elle. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, elle a été enlevée. Puis tuée. Par la vague d’émotion sans précédent qu’il a soulevée, ce fait divers est devenu une affaire d’État. À travers cette enquête de vie, Ivan Jablonka rend Laëtitia à elle-même. À sa liberté et à sa dignité.
NB : J’ai découvert ce roman/enquête grâce au concours deMadame litque je vous laisse regarder si l’envie vous en dit ! Pour ce premier défi relevé, j’ai eu la chance de faire une belle découverte ! Hâte de voir la suite 🙂
Vie & Dignité
Ivan Jablonka se propose dans ce roman/enquête de retracer la vie de Laëtitia. On n’assiste donc pas simplement à sa disparition cruelle, mais aussi à la vie de la jeune femme que l’auteur n’a de cesse de faire vivre sous nos yeux. Il désire cette dignité pour elle et l’exprime en nous retraçant son parcours, aussi difficile soit-il, mais aussi en nous partageant les sms de Laëtitia, ses amours, ainsi que les entrevues qu’il a eu avec les gens qui l’on aimé et qui l’aime encore.
Au sortir de cette lecture, ce qui m’a le plus marqué dans ce livre, c’est la vie difficile de Laëtitia, son sourire de façade et son incroyable force. Il émane d’elle, dans ces lignes, une volonté de vivre suffocante de tristesse et d’idées noires… Monsieur Jablonka a réussi son pari. Et bien que sa mort soit cruelle et que ce soit elle qui ait entraîné Laëtitia à être enfermée dans cette enquête, c’est bien sa vie matérialisé qui nous accapare dans cet ouvrage. L’auteur fait revivre cette jeune fille dans toute la dignité qu’elle mérite.
Mort & Dessous politique
Bien sur, la mort de Laëtitia est explorée dans le roman. Ivan Jablonka en retrace le déroulement et la chronologie. On assiste alors médusé à cette fin tragique concluant une vie déjà tragique, laissant planer un déterminisme outrageant au dessus de la victime. J’ai été révolté…
Foyers, assistantes sociales, maltraitances… ASE… Aide Sociale à l’Enfance… On ose appeler ça de l’aide ? Alors, oui les parents étaient déviants, oui elles avaient besoin d’aide ! Mais non, pas comme ça… Confrontée déjà à ce genre de choses par le biais de mon travail, ça n’a fait que renforcer ma révolte ! Et que dire de cet opportuniste de Nicolas Sarkozy sautant sur l’affaire comme un trampoline pour ses propres ambitions politiques lorsque Laëtitia est assassinée. Le tueur a souillé Laëtitia et a brisé sa soeur, Jessica, en lui arrachant sa moitié ; le beau-père, M. Patron – de la famille d’accueil des filles – en a violé une avec preuve et l’autre de manière certaine sauf judiciairement, mais qu’à fait l’État ? Merci à l’ASE de les avoir jetées dans la gueule du (P’ti)loup. Et Merci Président de vous être tant passionné pour la douleur des proches de Laëtitia, vous êtes une boule d’altruisme ! J’en ai la nausée et je ne sais pas qui est le plus à blâmer !
Criminologie & Sociologie
L’auteur, en sa qualité de professeur d’histoire à l’université Paris XIII, relate l’histoire judiciaire, sociale et politique en parallèle de l’enquête criminelle. Ainsi, il nous éclaire sur les enjeux que représente la vie et la mort de Laëtitia dans son instrumentalisation, mais aussi sur l’histoire de nos institutions. Un livre riche en apprentissage même si je regrette qu’il soit lié à une telle tragédie.
Jablonka nous offre donc un parcours criminologique à travers l’enquête, mais aussi un portrait social qui s’articule autour de cette mort. Institutions défaillantes, manque de moyens sociaux et judiciaires, isolement rural, déterminisme social, fracture enfantine, déshumanisation carcérale…
De sa main droite, Popier enregistrait les condamnations, de la gauche, il arrachait de petits morceaux de celle qu’il avait volée, les portait à sa bouche en faisant attention à ce qu’on ne le voie pas et les avalait après les avoir humectés sous sa langue. Puis sa main se glissait à nouveau sous son vêtement, à la recherche d’une autre bouchée. C’est ainsi que Jean-Louis Popier, greffier du tribunal institué par la grande Révolution française, mangea sa deuxième mort. C’était la première qu’il mangeait intentionnellement. Le papier était moins fade que celui de la nuit passée, l’encre ne lui donnait plus la nausée. Les deux matières avaient désormais le goût sucré de sa volonté. L’individu évoqué ici sous le nom de » l’homme qui mangeait la mort » fait partie de la multitude des petites gens dont les manuels parlent peu. Si les historiens de métier voient là une raison de s’en détourner pour se consacrer à ses contemporains plus illustres tels que Danton, Robespierre et Marat, cela ne saura qu’inciter davantage les écrivains, ces profanateurs de tombeaux, à tenter de la sauver de l’oubli.
Histoire & Fiction
L’auteur nous entraîne en plein coeur des rouages de la Terreur en nous propulsant derrière l’épaule de Jean-Louis Popier, greffier au Tribunal révolutionnaire. Cette nouvelle relate l’état de tension et de peur d’une époque sombre et carnassière. On se sent étouffer sous les nombreux condamnés et prêt à se cacher pour sauver notre tête. Notre Révolution française écrite par un serbo-croate se veut cruelle et impassible face à la mort, mais aussi romanesque…
En effet, Pekić nous propose de partir de l’idée que ce héros caché de Popier – voleur et mangeur de condamnation – a existé. Il fait donc vivre à travers son personnage, une légende orale ; sans oublier de se gausser un peu des hagiographes et autres enquêteurs de l’histoire pas toujours neutres. Ainsi, ce héros de l’ombre prend vie et on entre dans cette mise en scène entre fiction, fable et vérité sans parachute et en en dévorant les pages.
Humanité & Hasard
Notre Popier est un héros de l’ombre. Spécimen d’un groupe de rebelle charitable prêt à se mettre en péril pour sauver des vies de la machine révolutionnaire qui s’emballe, il se construit sous nos yeux cet homme qui se veut être une possibilité de ces légendes de sauveurs parmi les greffiers et autres personnels du Tribunal – de la mort. Ainsi, Popier part – un jour pas fait comme un autre – avec une condamnation. Transi de peur lors de la découverte de sa faute, il décide de manger la condamnation pour s’éviter de très graves problèmes. C’est, par cette heureux hasard, que Popier va commencer sa révolte et ses sauvetages quotidiens.
Le héros fait donc preuve d’une humanité dangereuse pour lui-même et dirigée par le hasard. Non seulement, il découvre le pouvoir entre ses mains par hasard, mais ensuite sauvera des condamnés par hasard… Vous le devinez : des cas de conscience – que je vous laisse découvrir – se présenteront à notre bon Popier ! Cette légende est d’une beauté attendrissante par sa simplicité et son envie de bien faire. J’ai été chamboulé par la bonté de cette âme qui se questionne encore malgré son action en oeuvre et se torture de ne pas pouvoir faire mieux, ou plus.
En une phrase…
Cette nouvelle très courte – à peine 70 pages – fait du lecteur un dévoreur de livre sans remords ; à l’instar de notre Popier narré, dévoreur de condamnation sans regrets. 10/10 !
Victor Frankenstein, scientifique genevois, est recueilli sur la banquise par un équipage faisant route vers le Pôle Nord. Très tourmenté, il livre son histoire au capitaine du bateau : quelque temps auparavant, il est parvenu à donner la vie à une créature surhumaine. Mais celle-ci sème bientôt la terreur autour d’elle…
Mon avis : ♥♥♥♥♥
En véritable mythe, Frankenstein est dans tous les esprits… Et pourtant sa lecture apporte tellement plus que la légende créée par la rumeur populaire. Rumeur qui a même fait fusionner le monstre et son créateur sous le même nom, le tristement célèbre Dr Frankenstein. Mary Shelley, femme intellectuelle et brillante de son époque, a su mêler les genres avec brio en nous cédant une fine analyse des débordements de la science et de l’éthique inhérente à celle-ci. In fine, cet oeuvre est un splendide pamphlet tragique sur la solitude et l’inhumanité ainsi qu’une réflexion métaphysique poussée sur le monde laïcisé qui n’a plus de Dieu pour se limiter.
De son époque littéraire, Mary fait se joindre toutes les subtilités en nous offrant les genres les plus en vogue de son temps en un seul ouvrage. Ainsi :
le roman épistolaire comme récit-cadre avec les lettres de Walton, mais aussi le roman d’aventure avec son expédition dangereuse en mer.
le roman d’apprentissage via le monstre déambulant dans la vie et ses désillusions.
le roman sentimental à travers l’amour d’Elizabeth et Frankenstein.
Enfin, le romantisme passant par l’obsession du savoir des deux personnages clés (à savoir, Frankenstein et Walton) et le roman gothique si cher à cette époque !
Un mélange subtilement réparti qui nous offre une merveille de la littérature gothique, ou de ce qui est défini comme le premier roman de science-fiction. Les émotions vont crescendo et lorsque l’on se penche un peu sur la vie de l’auteure, elles sont encore accentuées par la sensation de lire une oeuvre qui se livre à coeur ouvert, sans détours et en toute conscience de ses souffrances. On ne peut que se plonger corps et âme dans l’envie de vengeance du monstre, né sans nom et rejeté par son créateur, et qui malgré une profonde bonté ne subira que les pires affronts par la race humaine… peureuse face à l’étrange ou face à l’étranger. On en vient même à se demander qui est le véritable monstre ? Le créateur ou la créature, mais aussi peut-être humanité toute entière. Qui est vraiment celui qui mérite la potence ? Pour ma part, j’ai fait mon choix et celui-ci me ronge le coeur. Je m’indigne et je souffre près de celui que mon coeur voudrait sauver !!! Je vous laisse choisir et voir par vous même, car sincèrement si vous n’avez pas encore tenté l’aventure de ce prométhée – ou Faust – moderne, allez-y sans crainte, sauf peut-être pour vos émotions…
A voir également, « Mary Shelley » sorti récemment. Il met en avant la fragilité et la force de l’auteure dans une vision très poétique et saisissante de son amour pour Percey Shelley et de sa solitude grandissante… jusqu’à sa frénétique écriture de « Frankenstein ».
« Ne doutez pas de la capacité d’une femme de connaître
A Welton, un austère collège du Vermont, dans les années 60, la vie studieuse des pensionnaires est bouleversée par l’arrivée d’un nouveau professeur de lettres, M.Keating. Ce pédagogue peu orthodoxe va leur communiquer sa passion de la poésie, de la liberté, de l’anticonformisme, secouant la poussière des autorités parentales, académiques et sociales.
Même si le drame – le suicide d’un adolescent – déchire finalement cette expérience unique, même si Keating doit quitter le collège, il restera pour tous celui qui leur a fait découvrir le sens de la vie.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Bon alors déjà, un grand MERCI à Nath de Mes Lectures du dimanchepour m’avoir convaincu d’enfin le lire. Depuis le temps que j’en entends parler et que je ne me lance pas ! Grâce à toi, maintenant, je fais partie du Cercle 😀
Je m’en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie.
Mettre en déroute tout ce qui n’était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l’heure de ma mort, que je n’avais pas vécu.
Quel merveille que ce roman ! Quel pépite ! Pourquoi n’est-il pas étudié ?! Par peur d’anti-conformisme peut-être ?!! C’est d’ailleurs tout l’enjeu de cette histoire. On y rencontre un professeur, Mr Keating, non seulement brillant dans sa matière (la littérature – oui en plus haha) mais aussi – et surtout – un professeur de vie qui va essayer de faire naître les enfants de sa classe. Une renaissance, ou plutôt une vrai naissance, qui sous-entend la véritable valeur de leur être et de ses désirs ; et non plus celle du besoin de la société de nous mouler et de nous diriger. « Oh oui ! Avocat, c’est prestigieux ! Tu feras ça mon fils ! », « Brille dans tes études si tu veux devenir quelqu’un ! ». Devenir quelqu’un ! Sentence sociétale ! Sentence assassine ! Mr Keating va au contraire laisser ces enfants devenir eux-même. Un sacré pamphlet contre le conformisme, et même un homme que l’on aurait qualifié d’hérétique plusieurs siècles en arrière et brulé sur le bûcher. Ici, pas de bûcher mais néanmoins des têtes coupés et une société qui continue de rejeter l’individualité – non pas l’individualisme qui la galvanise – je dis bien l’individualité : vous savez cette part de magie que chaque être à en lui-même, cette originalité qui le rend unique ! Voilà le sujet de ce roman, le besoin d’une Amérique de tuer les individualités pour créer une société empirique qui fonctionne sur les codes sociaux et la hiérarchie face à un homme qui se dresse. Si la société fonctionnait de façon censée, je dirais même que Mr Keating serait la personnification de la statut de la Liberté ! Le symbole suprême de la Liberté elle-même !
Bon… je m’égare je crois. Pardon, mais quel bonheur que cette lecture et les débats soulevés ! Quelle émotion que la magie de ses pages ! Et, je finirai avec les mots de celui qui dans le film joue le professeur Keating… Un grand homme avec lequel mon enfance a souri et dont le sourire reste gravé dans ma mémoire. Un homme apparaissant dans tous les films cultes de ma génération, tous les films tendres pleins de belles émotions et de beaux sentiments… Mr Robin Williams… RIP. Ce sourire enfantin me manquera toujours…
Un seul conseil : lisez-le, offrez-le et surtout partagez-le avec vos enfants !
« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. » 1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties. Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Merci à Agnès Chalnot & à Stéphane Marsan Editions pour l’envoi de ce service-presse !
1ère image : les cofondateurs du BPP, Bobby Seale et Huey Newton, dans la tenue officielle du Parti.
2ème image : les membres du BPP lors d'une des nombreuses manifestations pour la libération de leurs leaders.
3ème image : un des repas hebdomadaires qui étaient organisés dans les locaux du BPP pour nourrir les enfants pauvres du quartier.
Quelle puissance ! Voici un livre qui ne laissera personne indifférent, que ce soit d’un point de vue historique en relatant toute l’oeuvre des militants pour la libération du peuple noir au XXe siècle, ou que ce soit par la plume de l’auteur qui d’un ton incisif joue avec tous nos sens dans ses lignes ! Cet ouvrage renferme l’histoire d’une quête difficile bien qu’humaine et évidente, emplie d’espoir et de violence. Une quête qui mit des années à se concrétiser et pour laquelle certains pays se battent encore. Ce livre relate l’espoir et la détermination de certains héros de l’Histoire qui ont su défier avec intelligence, malgré la violence souvent obligatoire, la bien trop conservatrice – voire inhumaine – « White America ». Un groupe d’hommes et de femmes qui ont subi pour la liberté des horreurs et qui n’ont jamais perdu de vue leur quête d’égalité. Ce livre renferme l’histoire de d’une Amérique pas si blanche que cela. Une Amérique qui après tant d’années a compris certaines erreurs – bien que pas toutes – mais une Amérique qui a su avoir un Président noir, une Amérique qui je pense aujourd’hui ferait moins honte à cette génération qui s’est battu pour. Une Amérique « Black & White », une Amérique de mixité, une Amérique de tous les possibles… Car normalement c’est ça l’Amérique ! Malcom X. Martin Luther King. BPP. Black Panthers Party for the Self Defense. Tous ceux qui se sont battus dans l’ombre. Bravo. Merci. Bien à vous. RIP.
Les flics se retournent, alertés par le bruit de leurs pas. Le groupe s’arrête à trois mètres et Sherman lance l’enregistrement. Les voyants armés, les agents dégainent. Leur prisonnier s’inquiète :
– Qu’est-ce qui se passe ?
– Ta gueule !
L’un le maintient de force, l’autre interpelle Bobby :
– Qu’est-ce que vous foutez là ?
– Bonsoir
– Je vous ai posé une question ! Et vos flingues ? Ils sont chargés ?
– Ouais. Si vous tirez, on tire.
Les policiers se crispent. De leurs lèvres s’échappe une vapeur saccadée. Celui à la torche revient à la charge :
– Pourquoi vous êtes armés ?
– Parce qu’on le droit, en vertu du deuxième amendement de la Constitution. Et nos armes ne sont pas dissimulées, conformément à la loi de Californie.
– Mais…vous…vous êtes qui ?
– On est le Black Panthers.
Vous l’aurez donc compris, l’auteur nous plonge en pleine rage des années 60 en débutant son roman avec l’assassinat de Malcom X, puis avec la création du Black Panthers Party par Bobby Seale et Huey Newton. Un voyage qui coupe le souffle grâce à la plume de l’auteur qui place ces coups avec style et originalité, passant d’un narrateur omniprésent au « je » des trois personnages principaux dans la deuxième partie. Un entonnoir narratif permettant à l’auteur de resserrer autour de nous l’indignation générale et mettant en exergue les sentiments grâce à cette entrée dans leurs pensées intimes qui sculpte la dureté des événements par leurs ressentis si différents :
Ceux de Charlène, jeune femme dont le caractère a été endurci voir fanatisé par la violence subie. Une fervente recrue qui ira jusqu’au bout, prête à mourir pour le Parti (ne voyez ici aucun spoil – je parle d’un trait de caractère).
Ceux de Neil, flic blanc qui subira aussi la violence de l’époque et façonnera son caractère autour de cette horreur des rues.
Ceux de Tyrone, indic’ recruté par le FBI pour infiltrer le BPP. Un personnage double qui subit lui aussi l’époque, et peut-être même encore plus de par son ambiguïté.
L’auteur met également un point d’honneur à nous entraîner dans l’atmosphère de cette époque en omettant aucun détail… Non seulement, son écriture tranchante, brutale et sèche renvoie directement à l’ambiance mais il ponctue également sa « fiction historique » de bout de réel discours, ainsi que de nombreux morceaux de musique révolutionnaires de l’époque tels « I’m Black and I’m Proud » de James Brown, ou encore « How Many More Time » de Led Zeppelin. Un brillant mélange englobant qui ébranle et nous fait vivre les événements. En clair, on s’y croirait… Alors ne le manquez surtout pas !
Et pour la mémoire, voici le célèbre discours de Martin Luther King… « I have a dream » :
… Ainsi qu’un documentaire « All Power to the People »…
Et enfin, le lien vers un site dédié au BPP qui notamment donne accès à certains journaux du Parti :
« Je suis né deux fois, une fois à Lyon en 1960, une fois dans le Sahara en 1989. ». Une nuit peut changer une vie.
À vingt-huit ans, Éric-Emmanuel Schmitt entreprend une randonnée à pied dans le Sahara en 1989. Parti athée, il en reviendra croyant, dix jours plus tard. Loin de ses repères, il découvre une vie réduite à la simplicité, noue des liens avec les Touareg. Mais il va se perdre dans les immenses étendues du Hoggar pendant une trentaine d’heures, sans rien à boire ou à manger, ignorant où il est et si on le retrouvera. Cette nuit-là, sous les étoiles si proches, alors qu’il s’attend à frissonner d’angoisse, une force immense fond sur lui, le rassure, l’éclaire et le conseille.
Cette nuit de feu -ainsi que Pascal nommait sa nuit mystique- va le changer à jamais. Qu’est-il arrivé ? Qu’a-t-il entendu ? Que faire d’une irruption aussi brutale et surprenante quand on est un philosophe formé à l’agnosticisme ?
Dans ce livre où l’aventure se double d’un immense voyage intérieur, Éric-Emmanuel Schmitt nous dévoile pour la première fois son intimité spirituelle et sentimentale, montrant comment sa vie entière, d’homme autant que d’écrivain, découle de cet instant miraculeux.
Mon avis :
Ce livre est le résumé d’un voyage, un voyage durant lequel EES se rencontre, rencontre sa foi et une nouvelle confiance en la vie. Il part à 28 ans pour une expédition dans le désert du Hoggar, sur les traces de Charles de Foucault (célèbre prêtre, ermite, vénéré en Algérie et mort en martyr). Ils sont dix à parcourir le désert à pied pendant 10 jours, guidés par un américain et un touareg. Chacun est présent pour des raisons diverses, Eric y va afin de se documenter sur Foucault pour les besoins d’un futur film sur l’homme. Mais c’est avec la foi qu’il reviendra de ce voyage qui le marque à vie.
Au delà des paysages magnifiques que décrits l’auteur et de sa plume poétique et captivante, ce roman autobiographique est un véritable cheminement philosophique sur le IL, le Créateur que nous appelons communément Dieu. Cette pensée philosophique et spirituelle se développe au travers de nombreux dialogues, parfois avec lui-même dans ses propres pensées, mais aussi avec une des participantes profondément croyante ou encore avec le touareg qui les accompagne, ces dialogues étant encore plus poétiques du fait qu’ils sont presque muets et liés à l’instinct. C’est un superbe ballet entre eux que nous offre l’auteur, un échange fraternel, un amour de l’autre malgré la barrière de la langue. Grâce à ces différentes rencontres, jusqu’à l’ultime – celle d’avec lui-même – sa pensée sur Dieu se questionne et se transforme.
Au départ sceptique, il se pose en professeur de philosophie nous balançant cette superbe phrase : « Dieu n’existe que sous la forme de sa question » puis il discute, argumente, se questionne tout de même mais sans vraiment ébranler son athéisme. Puis, viens le moment où il se perd, porté par trop de zèle, au milieu du désert. Il croit mourir et nous raconte un moment particulier de fusion avec l’univers, comme une rencontre avec Dieu, il est illuminé. Suite à cela, il retrouve courage et son point de vue sur le IL change. On assiste alors à la fin du cheminement philosophique, à l’anti-thèse du début. Et si Dieu existait ?
L’instant mystique et initiatique ne fait que deux pages, EES l’a écrit – je pense – simplement car il était nécessaire d’en toucher deux mots pour raconter le bouleversement qu’il a eu pendant ce voyage. Plus comme une nécessité de compréhension de l’histoire que comme une finalité du roman. Cela parait si personnelle que ces deux pages sont précisément ce qui suffit à l’ouvrage pour être encore plus mis en valeur. Modeste et humble, l’auteur se livre sans chercher à convaincre.
De mon côté, j’ai été profondément ébranlée par cette lecture qui m’a poussé dans mes retranchements d’athée convaincue, maintenant plus si convaincue. Et malgré y avoir pensé et repensé, j’ai trouvé très délicat de parler de ce livre. Je ne suis pas sûre d’avoir trouvé les mots justes, je crois que cet écrit est fait pour être lu et non pour être raconté ou commenté… J’espère néanmoins vous avoir donné envie !
Midwest 2009. Un salon de l’emploi. Dans l’aube glacée, des centaines de chômeurs en quête d’un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés. Le chauffard, lui, s’est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces. Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre. Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l’ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.
Avec ce polar très noir, véritable plongée dans le cerveau d’un psychopathe qui ferait passer Norman Bates pour un enfant de chœur, Stephen King démontre une fois encore son époustouflant talent de conteur, qui s’affranchit des frontières et des genres.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Prix Edgar-Allan-Poe 2015 du meilleur roman et sérieusement les petit loups, il le mérite grandement et même plus. C’est le premier volume d’une trilogie ayant pour personnage central, Bill Hodges, flic à la retraite torturé et suicidaire. Et pour ma part, je vais lire la suite plutôt deux fois qu’une 🙂
Revenons à Bill (pour planter le décor initial), imaginez la déprime d’un excellent flic à la retraite qui n’a plus que la télé et ces émissions de merde pour combler ses journées. Plus les jours passent, plus il déprime et plus il joue de près avec le flingue de son père… Puis, un matin il reçoit une lettre de « Mr Mercedes », un tueur (ou terroriste) qui à fait 8 victimes et de multiples blessés en leur fonçant dessus en voiture. La lettre est provocante, immonde et le tueur cherche le dialogue avec notre bon vieux Hodges. On voit alors, le héros sortir de sa torpeur et revenir à la vie pour tenter de résoudre cette affaire jusqu’ici irrésolue.
Et là, vous vous dites : « Ouais, décor et personnage typique des thrillers/polars que ce soit à la télé ou en roman ! ». Je ne peux qu’acquiescer sur ce point de départ, mais c’est sans compter sur le talent de notre écrivain… Il nous apporte ce petit plus qui fait que pas une seconde vous aurez envie de poser le livre ou de comparer ses personnages à n’importe lesquels que vous avez déjà connus ! King nous fait frissonner d’horreur en nous plongeant dans la tête du meurtrier, le livre s’articulant entre l’avancée de Bill et ses aventures, et celles du tueur. En tant que lecteurs, on sait donc quasiment dès le début le nom et l’histoire de cette raclure, ce qui m’a fait repenser à un livre que j’avais beaucoup aimé (bien qu’atroce) « La mort est mon métier » de Robert Merle et l’on sent la pression grandir et l’étau se resserrer de plus en plus sur Hodges.
En bref, j’ai été hypnotisé et je suis plus qu’impatiente de lire la suite. La seule ombre au tableau est le côté mystique du roman qui vous fera automatiquement penser aux horribles attentats que la France a connu… Écrit en amont, il sonne presque comme une « prophétie » et c’est assez déstabilisant et horriblement triste. Mais pour finir sur une note positive, si vous doutez de la possibilité de King de nous faire vibrer avec un polar classique, lisez-le et voyez par vous-même !
C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère.
C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage.
C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées […].
C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés.
Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Frédéric Beigbeder signe ici le plus beau de ses romans ! Encore une autobiographie mais celle-ci nous fait découvrir un autre Beigbeder – ce personnage cynique et cinglant, parfois dans la limite de l’arrogance et tête à claques pour certains – nous montre ici une sensibilité qu’on ne lui connaissait pas. Clairement, on aime ou on aime pas moi en tout cas j’adorais déjà et c’est avec plaisir que j’ai rencontré ce nouvel aspect de lui, moins sale gosse et moins superficiel dans sa provocation, quelqu’un de plus doux voir plus sage qui est simplement lui devant nous et qui assume ses points de vues… Toute chasse gardée évidemment, son cynisme est toujours présent et heureusement ! En tout cas, un homme mis à nu qui nous livre ses émotions enfantines, ses désillusions, sa recherche d’identité luttant contre une amnésie infantile freudienne. Il surf à travers ces souvenirs et nous les offre en vérité brute avec une sincérité parfois sèche mais toujours émouvante. Cette autobiographie rime comme une sorte de thérapie que l’auteur s’impose à lui-même.
Le livre traite de la vie dans son ensemble, une vie ressemblant à tant d’autres et le thème des chapitres est divers : on passe par la famille, les pères, les mères, le mariage, la séparation du point de vue des parents et des enfants, les non-dits, la lecture, les coups de gueule couillus, la drogue… Et à travers cette vie disséquée, il y a également l’avancée de la société et son impact sur la vie… sur les vies !
J’ai eu souvent les larmes aux yeux en parcourant ces lignes, j’ai aussi beaucoup ri ou parfois été indignée mais une chose est sûre lui seul me procure le sentiment de me retrouver dans ses mots, son cynisme intelligent et sa fatalité me prenne à la gorge et à chaque coup me font me dire : mais ouais c’est ça je suis complétement d’accord avec toi !Résultat : mon pauvre livre est crayonné de gris par mes soulignements intempestifs et est post-ité de partout !! Mais vous me direz un livre doit vivre et sa vie c’est ça, nous éblouir et nous marquer – et moi ne pouvant l’éblouir je lui rend comme je le peux en le marquant de ses moments marquants et en espérant qu’il traversera le temps.
Voilà je vous est présenté mon coup de cœur du mois 🙂