« Cœurs perdus en Atlantide » de Stephen King

Coeurs perdus en Atlantide


Résumé :

1960 : Enfant triste et rêveur, entre un père disparu et une mère en proie à des soucis d’argent, Bobby fait la connaissance d’un étrange voisin, qui se dit traqué par de mystérieuses crapules en manteau jaune.
1966 : A l’université, Pete mène joyeuse vie entre la musique, la contestation et les parties de cartes, sur fond de guerre du Vietnam.
1983 : Willie, vétéran de la guerre, gagne sa vie en jouant les aveugles, une cécité qui est aussi une forme de provocation.
Des destins différents qui se croisent autour d’une femme, Carol. Tous l’ont aimée. Bobby la retrouvera. L’Atlantide ? C’est l’Amérique de leur jeunesse, au long de ces sixties devenues légendaires mais qui, nous rappelle l’auteur, ont bel et bien existé…
667 pages

Extrait :

« Où habitiez-vous avant de venir ici, Mr…Ted ?
– Dans un endroit qui n’avait rien d’agréable. Absolument rien. Et toi, depuis combien de temps habites-tu ici, Bobby ?
– Depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Depuis la mort de mon père, quand j’avais trois ans.
– Et tu connais tous ceux qui habitent dans la rue ? Ou du moins dans cette portion de la rue ? demanda Ted Brautigan avec un geste qui allait du carrefour à l’autre.
– Assez bien, oui.
– Autrement dit, tu reconnaîtrais un étranger. Quelqu’un de passage. Une tête qui ne t’est pas connue. »
Bobby sourit et acquiesça.
« Je crois que oui. »
Il attendit la suite, intéressé, mais apparemment Tel allait en rester là. Le vieil homme se leva lentement, avec précaution. Bobby entendit les petits craquements qui montaient de son dos, lorsque Ted y porta les mains et s’étira avec une grimace.
« Allez, dit-il. Il commence à faire froid. Rentrons… ta clef, ou la mienne ? »
Bobby sourit à nouveau. « Autant essayer la vôtre tout de suite, non ? »

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Voilà un livre loin du style habituel – frisson/horreur – que l’on connaît bien chez Stephen King. Mise à part un soupçon de fantastique dans la 1ère partie, le reste est très terre à terre… Le livre comme montré plus ou moins dans le résumé est divisé en 2 nouvelles longues (que l’on peut même qualifier de romans) et 3 autres nouvelles, chacune ayant son propre style qu’il soit visuel ou littéraire. Le lien entre elles est une fille du nom de Carol dont chaque protagonistes est amoureux ou fût amoureux. De plus, les différentes nouvelles représentent une tranche de vie en évolution – enfant, jeune adulte, adulte – et les années de la même manière allant de 1960 à 1999.
La première partie est axée sur l’amitié qui naît entre Bobby, 11 ans, et Ted Brautigan, qui doit avoir une soixantaine d’années. Son âge n’est pas précisé (ou alors, je n’ai pas gardé l’info dans mon esprit) mais l’enfant le qualifie de vieux avec des cheveux blancs ! Cette partie marque également le premier amour de Bobby avec son amie Carol, un baiser volé et une aide précieuse ainsi qu’héroïque. C’est la partie que j’ai préféré dans ce livre surtout pour l’amitié entre Bobby et Ted. J’ai trouvé les personnages attachants et cette amitié pleine d’émotion et de douceur même s’il y a peu d’évènements. La rencontre en elle-même des deux personnages et l’affection qui en découle entre eux m’a passionnée ainsi qu’émue. On apprend à connaître Bobby, enfant réservé passionné de lecture, qui a perdu son père et vit avec une mère que je qualifierais de détestable. Ainsi que Ted, personnage énigmatique, qui à des pertes de conscience et qui demande à Bobby de surveiller ses arrières car des crapules attifé de manteau jaune le cherchent et lui veulent du mal. Ce texte est beau et humain mais parfois très dur, il est également rempli de référence littéraire pour notre plus grand bonheur. J’ai aussi beaucoup aimé la forme des chapitres contenant les évènements principaux qu’ils vont contenir – comme dans les anciens livres – pour exemple voici le premier chapitre « I. Un petit garçon et sa maman. L’anniversaire de Bobby. Le nouveau locataire. Du temps et des étrangers. » Ma lecture aurait pu s’arrêter ici, sur ces espèces de monstres en manteau jaunes, que cela ne m’aurais pas dérangé…
La 2eme partie nous présente Pete, jeune étudiant, qui baigne dans les prémisses hippies et fait la rencontre de Carol. Il y aura ici une dualité entre les partisans de la guerre du Vietnam et les pacifistes qui la dénonce. Je me suis beaucoup ennuyée dans cette nouvelle où un jeu de cartes : le chasse-cœurs est prédominant et même envahissant. Bon certes, c’est l’idée car ce jeu sera le fléau de l’université mais tout de même je n’en pouvais plus ! J’ai en revanche aimé en apprendre plus sur les années sixties car l’ambiance régnant à cette époque est bien mise en avant, avec nostalgie même. On ressent la mélancolie de King pour cette Atlantide perdue – Amérique d’avant ces années – et pour ce tournant dans l’histoire. Cela m’a parfois effrayé car tellement loin de notre société actuelle et parfois fait rêvé. Mais ça m’a permis de mieux comprendre l’effarement de mes grands-parents qui eux on connut l’avant et l’après 68 face à notre génération si loin de tout cela. Je pense toute fois que l’on ne peut pas dans cette lecture, nous « jeunes moineaux », saisir toute la profondeur et l’esprit que King a voulu communiquer sur ces années…
La 3eme partie est très courte et mise en chapitre sur une journée avec les heures pour titres. On suit un vétéran de la guerre du Vietnam qui se fait passer pour aveugle et se fait également passer pour 3 personnes différentes. Une nouvelle étrange dont je n’ai pas saisi la nécessité !
Le 4eme partie nous parle de Sully qui faisait partie de la bande enfantine Carol/Bobby (cf première partie) et qui a eu une relation amoureuse avec Carol pendant l’adolescence. King traite dans cette nouvelle essentiellement de la guerre et de ce qui s’est passé sur le champs de bataille, j’ai profondément détesté cette partie. Pleine de boucherie de guerre et de conséquences de celle-ci. Nécessaire vous me direz, oui peut-être ! Mais ce sont des récits que je trouve bien trop dur pour ma sensibilité.
La dernière partie finie la boucle, on retrouve Bobby adulte ainsi qu’une société qui nous est plus familière…
En résumé, je ne change pas trop de point de vue sur le fait que je préfère Stephen King dans son genre habituel. Les émotions étaient présentes dans la première partie certes, mais je trouve que les évènements peinent à s’enchaîner lorsqu’il n’est pas dans son domaine de prédilection. Je pense que mise à part la première partie, ce livre s’effacera vite de ma mémoire.
Les + : une époque bien mise en avant et une richesse historique, une idée original dans la première partie qui aurait pu faire l’objet d’un développement plus conséquent dans un roman lui étant consacrée.
Les – : peu d’évènements et beaucoup de répétition, on s’ennuie vite. Un texte parfois très dur.

En vidéo :


Livre lu dans le cadre du challenge Mystère 2016 initié par Frogzine

9118484


Ce livre entre également dans le Challenge 1 pavé par mois organisé par « Des livres, des livres »

challenge-un-pave-par-mois

 

 

6 réflexions sur “« Cœurs perdus en Atlantide » de Stephen King

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