« Retour à Whitechapel » de Michel Moatti

retour à whitechapel


Résumé :

Automne 1941, Amilia Pritlowe est infirmière au London Hospital et tente de survivre aux bombardements de l’armée allemande. Lorsqu’elle reçoit la lettre posthume de son père, elle n’imagine pas qu’elle va devoir affronter un cataclysme personnel tout aussi dévastateur. Sa mère n’est pas morte d’une maladie pulmonaire comme elle l’a toujours cru. Sa mère, Mary Jane Kelly, a été la dernière victime de Jack l’Éventreur. Elle avait deux ans.
Mue par une incommensurable soif de vengeance, l’infirmière va se lancer dans une traque acharnée. Elle intègre anonymement la société savante d’experts « ripperologues », la Filebox Society, et va reprendre l’enquête depuis le début, étudiant et répertoriant tous les éléments qui ont touché de près ou de loin chacune des victimes de Jack l’Eventreur. Plongeant ainsi dans les bas-fonds de l4east End victorien, revivant le calvaire de ces femmes qui vendaient leur âme et leur corps pour quelues heures de sommeil, elle va reconstituer les dernières semaines de la vie de sa mère, suivre toutes les pistes et accepter tous les sacrifices pour retrouver celui qui reste encore aujourd’hui une énigme.

Extrait :

Je vais essayer d’être précise et complète. Je suis quelqu’un qui cherche un chemin perdu, et il faut de la patience et de l’ordre. Je m’appelle Mary Amelia Pritlowe, je suis née en 1886, à Londres, dans la paroisse de Whitechapel. J’ai appris tout récemment que j’étais la fille de Mary Kelly. Mary Jeanette Kelly, come disaient les gens de son quartier et sond ernier compagnon, Joe Barnett, en insistant sur sa coquetterie à en exiger la prononciation française. Quand mon père, Robert John Pritlowe, est mort, il m’a laissé une lettre qui expliquait qui j’étais.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Pour commencer, je vais remercier topobiblioteca pour m’avoir fait découvrir ce livre que j’ai adoré ! On est tout de suite plongé au cœur des événements, pas de chichi et de blabla inutile, Michel Moatti nous immerge directement. On fait donc la connaissance brève de notre héroïne, Mary Amelia Pritlowe, et de sa découverte familiale puis aussitôt on part en enquête avec elle. Mais je dois quand même vous prévenir, âme sensible y réfléchir… Les meurtres sont brutaux et inhumains.
Le texte se déroule sous forme d’un journal que Mrs Pritlowe tient pour suivre son enquête. J’avais peur que l’auteur tombe dans le trop subjectif du journal et parfois rasoir où l’on a qu’un son de cloche mais cette décision apporte une vrai atmosphère nécessaire au livre. Une intimité qui nous fait trépigner et bouillir avec elle à chaque pas et du coup, je n’imagine même pas le livre sous une autre forme de texte. De plus, ses écrits sont agrémentés de jury d’enquête, de coupures de journaux et de flash-back des nuits des crimes. Un mélange saisissant qui nous transporte.
Qui nous transporte dans l’enquête mais également dans deux périodes historiques, celle de Jack l’Éventreur – le « Londres de 1888 », avec des descriptions incroyablement réaliste, on s’y croit, on vit et marche dans le quotidien de ces femmes. Le cadre, la vie dans ces années, les habits, les odeurs, les dialogues, rien n’est laissé au hasard. Mais aussi, dans celle de Mrs Pritlowe, Londres sous les bombardements allemand en pleine Seconde Guerre mondiale. L’atmosphère est elle aussi très bien posée même si évidemment elle est moins approfondie car pas le sujet principal. Le voyage est brillant et témoignent des recherches faites par l’auteur.
En effet, les recherches de Michel Moatti sont à saluer. On sent l’investissement et l’envie de mener l’enquête que ce soit historiquement ou sur l’affaire elle-même. Il signe donc un livre bourré d’informations, sacrément bien écrit, intelligemment mené avec une hypothèse plus que probable. De tous les livres que j’ai pu lire sur le sujet, c’est celui qui m’a le plus emporté avec lui. J’ai d’ailleurs eu la chance d’avoir un petit carnet d’enquête avec le roman (je ne sais pas si il est présent dans toutes les éditions) qui est superbe, court mais intense avec des photos d’archives que l’auteur a pu avoir en main et autres photos du quartier. On suit grâce à ce carnet son avancée et j’ai trouvé très chouette de nous en faire profiter. Pour conclure, vous vous en doutez je vous le recommande, et encore plus si le sujet vous intéresse !
Les + : une nouvelle manière d’aborder le thème de Jack l’Éventreur et de mener l’enquête qui change un peu de tous les autres livres du genre (du moins ceux que j’ai lu)
Les – : les différents articles alliés au suivi du journal de Mrs Pritlowe peuvent parfois sembler pêle-mêle.

20 réflexions sur “« Retour à Whitechapel » de Michel Moatti

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