C’est Lundi, Que Lisez-vous ?#60

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Il est l’heure du RDV du Lundi initié par Mallou et repris par Galleane. Mais avant d’aller plus loin, voici un petit rappel du principe :
Il vous suffit chaque lundi de répondre à ces trois questions :
  • Qu’ai-je lu la semaine passée?
  • Que vais-je lire ensuite?
  • Que suis-je en train de lire en ce moment?
Ensuite, RDV sur le blog de Galleane pour y laisser le lien vers votre article :)
Vous allez vous dire… Il y a un sacré moment que l’on a pas vu un C’est Lundi sur « Le Rest’o »… Oui, je sais ! J’en suis moi-même atterrée en venant de compter les jours, les mois… La vie va trop vite ! Mais comme il ne sert à rien de se lamenter ou encore de regretter : c’est parti pour le C’est Lundi d’aujourd’hui 😀
La semaine passée, j’ai fini un thriller familial très addictif :
« Je t’aime » de Barbara Abel

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Je me suis vraiment laissée emporter par cette histoire de la vie réelle ! Addictive et bien rythmée, la plume de l’auteur est un délice. Pour les plus curieux, la chronique ici 🙂
En ce moment, je suis en train de lire un classique, aussi bien à l’écran qu’à l’écrit, qui je pense va faire tilt à ma copinaute de Mes Lectures du dimanche
« Le Cercle des Poètes diparus » de N. H. Kleinbaum

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Quel roman extraordinaire ! Pourquoi suis-je passée à côté de cela si longtemps ?! J’ai parsemé mon agenda et mes petits carnets de phrases extraites du roman et je ne me lasse pas de relire certaines phrases magnifiques et libératrices ! Un grand moment de lecture… Hâte de finir les quelques pages de la fin, et en même temps envie de savourer ce moment…
Ensuite, un petit roman policier pour la route 🙂

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J’ai connu cette auteure grâce au service-presse de son dernier opus « Toutes blessent, la dernière tue » et j’ai vraiment accroché avec son écriture incisive. Du coup, en tombant l’autre jour sur celui-ci, je n’ai pu m’empêcher de l’embarquer 🙂 Hâte de le découvrir 🙂
Et vous, que lisez-vous ? 

« Je t’aime » de Barbara Abel

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Résumé :

Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien. Lorsqu’elle découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père. Maude voit là l’occasion parfaite d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée. Après tout, que feriez-vous à sa place ?
Prenez les mêmes six mois plus tard. Ajoutez Nicole et Solange, deux femmes dont les vies vont être pulvérisées le jour où l’addiction d’Alice provoque un accident… mortel.
N’oubliez pas le père, qui comprend que sa fille se drogue et que sa compagne était au courant. Ceci n’est pas exactement une histoire d’amour, même si l’influence qu’il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d’hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d’aimer parfois, de haïr souvent. Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n’est plus proche de l’amour que la haine…

Mon avis : ♥♥♥♥

Comme à mon habitude, je commence cet article en remerciant Agnès Chalnot ainsi que les éditions Belfond pour l’envoi de ce thriller !
Voilà un livre que j’ai dévoré jusqu’à être stoppé dans ma lancée par le manque de temps… Cruel manque de temps ! Cruelle impatience de connaître la suite de l’histoire !
J’ai adoré les personnages et le contexte très réaliste de l’intrigue, presque comme si cela pouvait arriver à notre voisin.  Une histoire comme doit s’en passer des dizaines dans le monde, avec surement quelques détails changeants, mais une histoire actuelle sur un problème actuel de santé publique : le cannabis et ses dégâts potentiels. Prenez une famille recomposée, un homme avec sa fille et une femme avec ses deux enfants, et ajoutez-y une peine de prison potentielle pour l’un de ces enfants. L’amour entre un homme et une femme peut-il surmonter toutes les étapes ? Et notamment lorsque celle-ci engendre un désastre pour la vie d’un des enfant… la chaire de la chaire d’un des deux adultes de cette famille recomposée ? Une accroche d’enfer associant de bons personnages, des thèmes actuels mais aussi une bonne dose d’émotions conflictuelles.
Alors bien sûr, je n’ai pas été en accord avec certaines réactions, notamment de la maman Maud, mais la richesse de ce livre réside justement dans ces émotions divergentes, dans la subjectivité de l’Homme face à ses doutes, ses angoisses et ses craintes. Nos différentes manières d’intégrer, de réagir ou d’interférer avec nous-même et les autres. En bref, cette histoire reflète selon moi la parfaite imperfection humaine et ses débordements. Un seul bémol à l’horizon… j’ai ressenti une petite frustration sur la fin mais je ne peux pas vraiment vous en dire plus. A vous de vous faire votre idée 🙂
En conclusion, voilà un bon thriller à dévorer sur la plage pour les vacances ! Alors si vous ne savez quoi emmener ou bien que vous savez déjà mais que la tentation littéraire est trop forte… Ne vous inquiétez pas, on a toujours une petite place où glisser un autre livre dans nos valises déjà pleines à craquer haha 😉

 

« Toutes blessent la dernière tue » de Karine Giebel

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Résumé :

Maman disait de moi que j’étais un ange. Un ange tombé du ciel. Ce que maman a oublié de dire, c’est que les anges qui tombent ne se relèvent jamais. Je connais l’enfer dans ses moindres recoins. Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures. Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…
Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…
Frapper, toujours plus fort. Les détruire, les uns après les autres. Les tuer tous, jusqu’au dernier.
Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?
Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite ! Parce que bientôt, tu seras morte.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

En premier lieu, je tiens à remercier Agnès Chalnot et les éditions Belfond pour l’envoi de ce roman. Je remercie également l’auteur pour l’envoi ainsi que sa gentille dédicace qui m’a fait chaud cœur !
Impressionnante que cette auteure ! Ce fût pour moi un baptême et grâce à ce SP, j’ai rencontré une auteure dont l’histoire et les personnages de ce dernier opus me resteront gravés en mémoire mais également une auteure qui ne tardera pas à remplir mes étagères 🙂 Je suis encore toute chamboulée de cet horrible et délectable roman….
Tama, comme on l’appelle, ou de son vrai nom ***** – pour le savoir, il faut le lire et attendre la page 732… Mouhahaha – a été vendu par son père lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Lui certainement persuadé que cette dame a l’air si doux et gentil, la tristement inhumaine Mejda, permettrait à sa fille d’obtenir le meilleur en France, à savoir aller à l’école, avoir des diplômes, un eldorado français en somme. Mais tout ceci est sans compter sur la noirceur humaine. Tama est alors donnée en esclavage – en pâture –  à une famille bourgeoise qui n’aura de cesse de la maltraiter, des injustices toutes plus horribles les unes que les autres… La Maison du Diable ! L’enfer sur terre ! L’enfer en vivant !  Je m’arrête ici pour le synopsis de peur de vous en révéler de trop mais je pense que vous avez saisi le topo, on suit la vie de cette jeune fille/enfant – si toutefois on peut nommer cela ainsi – et ses rencontres, ainsi qu’en parallèle celle d’un homme, Gabriel, dont vous ne saurez ici que le prénom, à contrario de la douce Tama…
Autant vous annoncer la couleur immédiatement, j’ai avalé – Oui ! C’est bien le mot – ces 736 pages en 2 jours et demi et chaque fois que je posais le livre il m’appelait pour en savoir la suite. Karine Giebel est une magicienne des mots, des tournures et des figures de styles. Des ellipses qui nous induisent en erreur, des allégories humaines de la rédemption, de la luxure, de l’horreur, une double narration passant gaiement de l’interne à l’externe ou encore la transposition de fable, l’art de la rhétorique du récit doublé de l’art du roman noir contemporain. Un mélange explosif.
Si l’histoire m’a saisi et complètement hypnotisé, je suis également tombée tendrement amoureuse de Tama. Une envie viscérale m’a remué les tripes durant la totalité des pages : la sauver, la prendre dans mes bras, la cajoler, lui montrer que la vie peut être autre chose que cela ! Je dirais même que j’ai refermé le roman avec la tristesse de l’avoir fini, de ne plus l’entendre me parler, un sentiment qu’on aimerait ressentir pour chaque livre mit entre nos mains. Une chose est sûre, je ne pourrait jamais oublier Tama !
Mais toutefois malgré cette déferlante d’éloges, il y a un petit bémol, tout petit : la violence des scènes. J’avais été mis en garde avant de le commencer, mais il est vrai que je ne m’attendais pas à autant d’horreur. On ressent la peur et la malsanité vicieuse des scènes où Tama sent prend plein la figure… Des scènes qui pour certaines m’ont soulevés l’estomac et d’autres m’ont fait sauter deux lignes ! Je ne pouvais pas, c’était au dessus de mes forces de lire tant de douleur et de déchaînements de violence. Néanmoins, je sais que cela existe malheureusement alors je ne peux que « féliciter » l’auteure de mettre en lumière un sujet sombre si peu abordé avec tant « d’objectivité ». Une objectivité crue qui lacère le cœur et anime un monticule d’émotions : la haine, la compassion, la rage, la pitié, l’horreur, l’incrédulité, l’indignation…
Qu’ajouter à cela ! Si vous êtes prêt à tant d’émotions et que vous avez le cœur accroché… N’hésitez surtout pas ! Mais avant, n’oubliez pas que vous ne ressortirez pas indemne de ces lignes et que tout comme moi, il y a de fortes chances pour que Tama reste dans votre tête pour longtemps, voire même ad vitam aeternam !