« Joyland » de Stephen King

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Résumé :

Les clowns vous ont toujours fait un peu peur?
L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse?
Alors, un petit conseil: ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage.

Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin. Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête. Un nouveau meurtre est-il possible? Parviendra-t-il à l’éviter? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais.


Mon avis : ♥♥♥♥♥

Encore une belle lecture, signée King. Comme toujours, j’avais beaucoup de mal à poser mon livre et à dormir (…Encore un chapitre… Mince déjà 1 heure du mat’… Bon tant pis, encore un, au point où j’en suis !). On suit ici, Devin, un jeune qui se lance dans le monde du travail et laisse de côté ses études après une rupture difficile. Il se fait embaucher dans un parc d’attraction dont l’un des jeux est hanté… Évidemment 🙂 De nombreuses aventures l’attendent, de magnifiques rencontres mais aussi de moins belles dans une forme de quête de lui-même, il évolue et apprend les vraies choses de la vie.
En revanche, l’histoire ne s’épanche que peu sur le côté horreur, pas de sortie innombrable du fantôme, et peu de sueurs froides comparé aux autres romans de l’auteur. Mais une vraie enquête sur ce meurtre glauque survenu plusieurs années auparavant. Et surtout, la vie et la recherche d’identité de Devin ainsi que des personnages pour certains adorables, pour d’autres détestables qui gravitent autour de lui. Des thèmes chers à King sont ici abordés : le passage de « l’adolescence » à l’âge adulte, l’intuition (ou plutôt le don comme dans « Shinning ») mais aussi les sentiments humains : l’amour, l’amitié, la fraternité, la découverte de soi, l’entre-aide, la famille, le dépassement du deuil…
En bref, ce livre m’a pris aux tripes. Même s’il n’a pas été un coup de cœur, j’ai adoré voyager dans ce parc d’attraction et suivre les personnages qui y sont dépeints avec beaucoup de tendresse. Je vous le conseille vivement pour disons, un entre deux des écrits de l’auteur, entre pointe d’horreur et histoire de vie.

 

« Mr Mercedes » de Stephen King

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Résumé :

Midwest 2009. Un salon de l’emploi. Dans l’aube glacée, des centaines de chômeurs en quête d’un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés. Le chauffard, lui, s’est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces. Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre. Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l’ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.
Avec ce polar très noir, véritable plongée dans le cerveau d’un psychopathe qui ferait passer Norman Bates pour un enfant de chœur, Stephen King démontre une fois encore son époustouflant talent de conteur, qui s’affranchit des frontières et des genres.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Prix Edgar-Allan-Poe 2015 du meilleur roman et sérieusement les petit loups, il le mérite grandement et même plus. C’est le premier volume d’une trilogie ayant pour personnage central, Bill Hodges, flic à la retraite torturé et suicidaire. Et pour ma part, je vais lire la suite plutôt deux fois qu’une 🙂
Revenons à Bill (pour planter le décor initial), imaginez la déprime d’un excellent flic à la retraite qui n’a plus que la télé et ces émissions de merde pour combler ses journées. Plus les jours passent, plus il déprime et plus il joue de près avec le flingue de son père… Puis, un matin il reçoit une lettre de « Mr Mercedes », un tueur (ou terroriste) qui à fait 8 victimes et de multiples blessés en leur fonçant dessus en voiture. La lettre est provocante, immonde et le tueur cherche le dialogue avec notre bon vieux Hodges. On voit alors, le héros sortir de sa torpeur et revenir à la vie pour tenter de résoudre cette affaire jusqu’ici irrésolue.
Et là, vous vous dites : « Ouais, décor et personnage typique des thrillers/polars que ce soit à la télé ou en roman ! ». Je ne peux qu’acquiescer sur ce point de départ, mais c’est sans compter sur le talent de notre écrivain… Il nous apporte ce petit plus qui fait que pas une seconde vous aurez envie de poser le livre ou de comparer ses personnages à n’importe lesquels que vous avez déjà connus ! King nous fait frissonner d’horreur en nous plongeant dans la tête du meurtrier, le livre s’articulant entre l’avancée de Bill et ses aventures, et celles du tueur. En tant que lecteurs, on sait donc quasiment dès le début le nom et l’histoire de cette raclure, ce qui m’a fait repenser à un livre que j’avais beaucoup aimé (bien qu’atroce) « La mort est mon métier » de Robert Merle et l’on sent la pression grandir et l’étau se resserrer de plus en plus sur Hodges.
En bref, j’ai été hypnotisé et je suis plus qu’impatiente de lire la suite. La seule ombre au tableau est le côté mystique du roman qui vous fera automatiquement penser aux horribles attentats que la France a connu… Écrit en amont, il sonne presque comme une « prophétie » et c’est assez déstabilisant et horriblement triste. Mais pour finir sur une note positive, si vous doutez de la possibilité de King de nous faire vibrer avec un polar classique, lisez-le et voyez par vous-même !

coup de coeur

 

« Carrie » de Stephen King

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Résumé :

Carrie White, dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, vit un calvaire : elle est victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu’elle le maîtrise encore avec difficulté… Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l’aimer, l’invite au bal de printemps de l’école. Une marque d’attention qu’elle n’aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d’un renouveau…

Extrait :

– Elle-a-ses-ours !
Chris Hargensen la première lança la formule en scandant les syllabes. Les mots ricochèrent contre les murs carrelés, et se répercutèrent dans la longue pièce sonore. Sue Snell émit une sorte de ricanement nasal et ressentit un mélange de haine, de répulsion, d’exaspération et de pitié. Elle avait l’air tellement cloche, cette folle plantée là sans rien comprendre à ce qui se passait. Bon Dieu, c’était à croire que jamais…
– Elle-a-ses-ours !
Cela devenait une rengaine, une incantation. Une des filles, dans le fond de la salle (peut-être était-ce encore Hargensen, Sue n’aurait pu l’assurer dans ce tintamarre d’échos), hurlait « Mets-y un bouchon ! » avec une vulgarité agressive, sans retenue.
– Elle-a-ses-ours… ses ours… ses ours !
Carrie se tenait immobile, stupide au centre du cercle qui se formait autour d’elle, la peau ruisselante de perles d’eau. Elle restait là, sans réaction, comme un bœuf, se sachant l’objet de la risée générale (comme toujours), décontenancée mais sans surprise.

Mon avis : ♥♥♥♥

J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture choisi au Club de lecture Stephen King auquel je suis inscrite – si cela vous intéresse, direction Facebook vous le trouverez sous cette appellation ci-dessus 😉 Bien que ce livre ne soit pas mon préféré de l’auteur, j’ai été contente de découvrir par écrit cette histoire que j’adore à l’écran (et plus particulièrement l’ancienne version, à savoir celle de Brian De Palma en 1976), en revanche, j’ai eu du mal à détacher mon esprit du film… Qui du coup – maintenant je le sais – est très proche de l’œuvre, à l’exception de la fin que j’ai d’ailleurs préféré dans le livre. Je dois donc avouer que le film à un peu parasité mon imagination tout au long de ma lecture. M’enfin ceci n’étant pas très grave et somme toute assez logique passons maintenant au récit…
De prime abord, j’ai été un peu rebuté par l’absence de chapitre (oui, j’ai du mal avec ça car ils marquent des temps dans la lecture et je trouve cela très agréable) puis au final, je me suis aperçue que le texte est tout de même découpé grâce à des articles divers sur l’incident, sur la télékinésie etc… Mais n’en dévoilons pas trop ! Ils donnent du coup un rythme  assez intéressant au livre, il n’empêche que mon avis reste mitigé sur eux. Car même s’ils apportent du dynamisme ainsi qu’un certain réalisme au tout, ils n’en reste pas moins qu’ils m’ont plus d’une fois déstabilisé dans ma lecture. Je trouve qu’il rende le récit un peu fouillis comme un patchwork et on sent les différents styles de l’auteur qui se chevauchent dedans.
Excepté cela, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui n’a pas pris une ride et qui décrit avec brio les difficultés de l’adolescence. Stephen King nous offre également ici une critique de la société américaine puritaine ainsi que l’exposé des ravages causés par la religion fanatique. Carrie nous laisse un sentiment de tristesse à travers sa tragédie et nous invite à l’empathie.
Les + : une histoire qui résume bien les horreurs que les adolescents sont capables de se faire et les différents points de vue des personnages qui donnent du relief au récit.
Les – : une construction de texte particulière entrecoupé d’articles, de compte-rendu etc qui donne un aspect pêle-mêle parfois dérangeant à la lecture.