« Carrie » de Stephen King

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Résumé :

Carrie White, dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, vit un calvaire : elle est victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu’elle le maîtrise encore avec difficulté… Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l’aimer, l’invite au bal de printemps de l’école. Une marque d’attention qu’elle n’aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d’un renouveau…

Extrait :

– Elle-a-ses-ours !
Chris Hargensen la première lança la formule en scandant les syllabes. Les mots ricochèrent contre les murs carrelés, et se répercutèrent dans la longue pièce sonore. Sue Snell émit une sorte de ricanement nasal et ressentit un mélange de haine, de répulsion, d’exaspération et de pitié. Elle avait l’air tellement cloche, cette folle plantée là sans rien comprendre à ce qui se passait. Bon Dieu, c’était à croire que jamais…
– Elle-a-ses-ours !
Cela devenait une rengaine, une incantation. Une des filles, dans le fond de la salle (peut-être était-ce encore Hargensen, Sue n’aurait pu l’assurer dans ce tintamarre d’échos), hurlait « Mets-y un bouchon ! » avec une vulgarité agressive, sans retenue.
– Elle-a-ses-ours… ses ours… ses ours !
Carrie se tenait immobile, stupide au centre du cercle qui se formait autour d’elle, la peau ruisselante de perles d’eau. Elle restait là, sans réaction, comme un bœuf, se sachant l’objet de la risée générale (comme toujours), décontenancée mais sans surprise.

Mon avis : ♥♥♥♥

J’ai lu ce livre dans le cadre de la lecture choisi au Club de lecture Stephen King auquel je suis inscrite – si cela vous intéresse, direction Facebook vous le trouverez sous cette appellation ci-dessus 😉 Bien que ce livre ne soit pas mon préféré de l’auteur, j’ai été contente de découvrir par écrit cette histoire que j’adore à l’écran (et plus particulièrement l’ancienne version, à savoir celle de Brian De Palma en 1976), en revanche, j’ai eu du mal à détacher mon esprit du film… Qui du coup – maintenant je le sais – est très proche de l’œuvre, à l’exception de la fin que j’ai d’ailleurs préféré dans le livre. Je dois donc avouer que le film à un peu parasité mon imagination tout au long de ma lecture. M’enfin ceci n’étant pas très grave et somme toute assez logique passons maintenant au récit…
De prime abord, j’ai été un peu rebuté par l’absence de chapitre (oui, j’ai du mal avec ça car ils marquent des temps dans la lecture et je trouve cela très agréable) puis au final, je me suis aperçue que le texte est tout de même découpé grâce à des articles divers sur l’incident, sur la télékinésie etc… Mais n’en dévoilons pas trop ! Ils donnent du coup un rythme  assez intéressant au livre, il n’empêche que mon avis reste mitigé sur eux. Car même s’ils apportent du dynamisme ainsi qu’un certain réalisme au tout, ils n’en reste pas moins qu’ils m’ont plus d’une fois déstabilisé dans ma lecture. Je trouve qu’il rende le récit un peu fouillis comme un patchwork et on sent les différents styles de l’auteur qui se chevauchent dedans.
Excepté cela, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui n’a pas pris une ride et qui décrit avec brio les difficultés de l’adolescence. Stephen King nous offre également ici une critique de la société américaine puritaine ainsi que l’exposé des ravages causés par la religion fanatique. Carrie nous laisse un sentiment de tristesse à travers sa tragédie et nous invite à l’empathie.
Les + : une histoire qui résume bien les horreurs que les adolescents sont capables de se faire et les différents points de vue des personnages qui donnent du relief au récit.
Les – : une construction de texte particulière entrecoupé d’articles, de compte-rendu etc qui donne un aspect pêle-mêle parfois dérangeant à la lecture.