Le Loup des Cordeliers – Henri Lœvenbruck

Cadeau de Noël – XO Éditions – Prix : 21,90

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Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris. Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée. Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris… Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.
Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?
NB : Comme vous le voyez, après L’Apothicaire que j’ai adoré, je n’ai pas pu m’empêcher de me plonger dans ce nouvel opus de l’auteur ! Qu’on se le dise immédiatement, celui-ci ne m’a pas ébloui comme le premier, mais cela ne veut pas dire que je ne l’ai pas aimé, au contraire…

Politique & Révolution

L’auteur démontre une fois de plus son attachement à l’histoire ; et si dans ce roman la philosophie n’est plus à l’honneur, ce n’est que pour la remplacer par un brin de politique inhérente à la période révolutionnaire ! Étant en plein travail universitaire sur ladite période, je me suis régalée à lire un thriller la mettant en scène avec un peu de recul et d’autres mystères à résoudre que les jeux politiques et souvent tyranniques des grandes figures révolutionnaires.
On atterrit dans un Paris misérable et mouvementé par la disette et la réunion des états-généraux. L’auteur nous romance les dessous de ces évènements historiques avec aplomb et documentation. Ainsi, les amoureux de l’histoire – ou simplement de la période – se régaleront ici à suivre l’avancée d’une Révolution que l’on voit se construire page après page sous nos yeux ébahis. 

Enquête & Rebondissement

La plongée révolutionnaire est déjà palpitante à elle seule, mais s’ajoute à cela l’enquête sur le fameux Loup des Cordeliers. Un personnage encapuchonné tenant en laisse un énorme loup qui vient au secours des femmes attaquées pendant la nuit parisienne ! Ce dernier lâche son colosse assoiffé de sang sur les brigands et ne rechigne pas à l’aider avec son épée pour finir le travail. Résultat : une femme sauvée, des vauriens morts déchiquetés ou décapités et un symbole dessiné à la pointe de son épée ! Zoro, Zoroooo ! Ah, non pardon, je m’égare !!

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J’ai aimé suivre cette enquête aux nombreux rebondissements qui se lie à merveille avec une intrigue plus ou moins politique, mais aussi et surtout mène à la quête d’un trésor. L’auteur nous laisse ensuite une promesse en fin d’ouvrage : À suivre… Ainsi, une deuxième tome est attendu avec beaucoup d’envie !

Personnages & Fiction

Ce n’est pas un secret, je raffole des uchronies, à savoir ces histoires mêlant fiction et faits historiques ! J’ai donc complètement accroché avec celle-ci, mais – oui, le mais est ici – après avoir lu L’Apothicaire, je m’attendais à des personnages plus construits. Bien que j’ai aimé suivre l’enquête auprès de notre journaliste, Gabriel Joly, je lui ai trouvé que très peu de consistance et j’ai eu du mal à m’attacher à lui. Les personnages sillonnants autour de lui m’ont d’avantage intéressée, notamment le pirate qui l’accompagne que je trouve assez chouette ; mais je ne peux pas dire au sortir de ma lecture, qu’il y ait un personnage qui me marque vraiment. Petit bémol donc !
En revanche, j’ai adoré voir les grandes figures révolutionnaires – tels Danton et Desmoulins – mais aussi Louis XVI et Marie-Antoinette en vie dans ces pages, et une ovation particulière pour l’attention accordée à Terwagne de Méricourt – grande révolutionnaire – souvent oubliée des livres d’histoire !

En une phrase…

Très bon thriller historique, malgré un léger manque de consistance des personnages ! 8/10

L’Apothicaire – Henri Lœvenbruck

Découverte Kube – Éditions J’ai Lu – Prix : 9.40€ (Poche)

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« Il vécut à Paris en l’an 1313 un homme qui allait du nom d’Andreas Saint-Loup, mais que d’aucuns appelaient l’Apothicaire, car il était le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes… »
Un matin de janvier, cet homme découvre dans sa boutique une pièce qu’il avait oubliée… Il comprend alors que jadis vivait ici une personne qui a soudainement disparu de toutes les mémoires.
L’Apothicaire, poursuivi par d’obscurs ennemis, accusé d’hérésie par le roi Philippe le Bel et l’Inquisiteur de France, décide de partir jusqu’au mont Sinaï.
Entre conte philosophique et suspense ésotérique, L’Apothicaire est une plongée vertigineuse dans les mystères du Moyen Age et les tréfonds de l’âme humaine. Résumé via Babelio

Rhétorique & Oralité

Henri Lœvenbruck – que je ne connaissais pas avant cette lecture – prend le pari dans son roman de faire revivre la rhétorique et son oralité. Un savoureux mélange pour les appréciateurs de mots et de leur tournure oratoire. Je dis « oratoire » pour une bonne raison : imaginez-vous, chers ami(e)s littéraires, assis dans la cour du château écoutant le troubadour (ou trouvère, selon que vous soyez plutôt langue d’oc ou langue d’oïl) vous narrer l’épopée d’Andreas Saint-Loup – grand apothicaire parisien ; de Robin – son apprenti ; et de Aalis – jeune fille parricide. Vous avez l’image en tête ? Si elle vous plaît, ce livre est fait pour vous.
L’auteur tient son fil épique durant 800 pages et n’hésites pas à apostropher son lecteur, rapellant ainsi le pacte inconditionnel liant l’auteur à son lecteur via l’acte d’écriture. Une immersion totale dans l’aventure la rendant des plus savoureuses.

Histoire & Philosophie

Serait-il plus juste de parler de théologie ? Pour nous, contemporains, ce serait une certitude. Néanmoins, pour coller au plus juste à cette période médiévale – à savoir 1313, date à laquelle débute cette aventure – il faut s’en tenir au terme de philosophie qui ne faisait pas encore de distinction entre les deux notions. Le distinguo religieux n’interviendra que bien plus tard historiquement, ainsi la religion était encore une partie inhérente de la règle philosophique de ce moyen-age chrétien, intégrant déjà avec peine la littérature profane, en langue vernaculaire, à son patrimoine culturel.
L’auteur nous immerge dans l’histoire moyennageuse révélant un souci de documentation acharnée et un véritable trésor d’apprentissage pour son lectorat. Climat historique et débats philosophiques au programme de cette lecture captivante, dont on ne veut plus se détacher. L’auteur livre à un lecteur émerveillé la période susdite sur un plateau d’argent liant ainsi l’utile à l’agréable – œuvre pouvant faire revoir à Platon son refus de l’inutilité fictionelle !

Personnages & Objet sacré

Autres points forts de ce thriller médiéval : ses personnages complexes et sa quête du sacré ponctuée de rencontres templières. L’auteur tisse une véritable personnalité à ses personnages les rendant humains et palpables. Ainsi aucun d’entre eux ne peut prendre la parole sans que l’on sache de qui il s’agit ! Andréas est un précepteur bourru et attachant auprès duquel on rêverait d’apprendre ; Robin est un élève loyal et courageux que l’on souhaiterait avoir pour ami ; et Aalis, la petite guerrière est futée et combative. Une femme qui prend son destin en main et à laquelle on aimerait ressembler dans nos moments de doute.
La quête d’Andréas de cet objet sacré – dont je tais raisonnablement la nature – par son mysticisme intrigue et captive en premier lieu. Puis, en qualité de lecteur, on parcourt le chemin avec le héros avançant sur les sables mouvants de la philosophie et de la quête initiatique. Les émotions sont au rendez-vous, tout comme le savoir. Deux balluchons humains promenés dans l’épopée saintloupienne pour notre plus grand bonheur !

En une phrase…

Ce roman est une putain de merveille ! 10/10 !

« Je t’aime » de Barbara Abel

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Résumé :

Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien. Lorsqu’elle découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père. Maude voit là l’occasion parfaite d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée. Après tout, que feriez-vous à sa place ?
Prenez les mêmes six mois plus tard. Ajoutez Nicole et Solange, deux femmes dont les vies vont être pulvérisées le jour où l’addiction d’Alice provoque un accident… mortel.
N’oubliez pas le père, qui comprend que sa fille se drogue et que sa compagne était au courant. Ceci n’est pas exactement une histoire d’amour, même si l’influence qu’il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d’hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d’aimer parfois, de haïr souvent. Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n’est plus proche de l’amour que la haine…

Mon avis : ♥♥♥♥

Comme à mon habitude, je commence cet article en remerciant Agnès Chalnot ainsi que les éditions Belfond pour l’envoi de ce thriller !
Voilà un livre que j’ai dévoré jusqu’à être stoppé dans ma lancée par le manque de temps… Cruel manque de temps ! Cruelle impatience de connaître la suite de l’histoire !
J’ai adoré les personnages et le contexte très réaliste de l’intrigue, presque comme si cela pouvait arriver à notre voisin.  Une histoire comme doit s’en passer des dizaines dans le monde, avec surement quelques détails changeants, mais une histoire actuelle sur un problème actuel de santé publique : le cannabis et ses dégâts potentiels. Prenez une famille recomposée, un homme avec sa fille et une femme avec ses deux enfants, et ajoutez-y une peine de prison potentielle pour l’un de ces enfants. L’amour entre un homme et une femme peut-il surmonter toutes les étapes ? Et notamment lorsque celle-ci engendre un désastre pour la vie d’un des enfant… la chaire de la chaire d’un des deux adultes de cette famille recomposée ? Une accroche d’enfer associant de bons personnages, des thèmes actuels mais aussi une bonne dose d’émotions conflictuelles.
Alors bien sûr, je n’ai pas été en accord avec certaines réactions, notamment de la maman Maud, mais la richesse de ce livre réside justement dans ces émotions divergentes, dans la subjectivité de l’Homme face à ses doutes, ses angoisses et ses craintes. Nos différentes manières d’intégrer, de réagir ou d’interférer avec nous-même et les autres. En bref, cette histoire reflète selon moi la parfaite imperfection humaine et ses débordements. Un seul bémol à l’horizon… j’ai ressenti une petite frustration sur la fin mais je ne peux pas vraiment vous en dire plus. A vous de vous faire votre idée 🙂
En conclusion, voilà un bon thriller à dévorer sur la plage pour les vacances ! Alors si vous ne savez quoi emmener ou bien que vous savez déjà mais que la tentation littéraire est trop forte… Ne vous inquiétez pas, on a toujours une petite place où glisser un autre livre dans nos valises déjà pleines à craquer haha 😉

 

« Recherche Jeune Femme aimant Danser » de Mary Higgins Clark

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Résumé:

Pour aider une de leurs amies, productrice de télévision, à réaliser un reportage sur les journaux de rencontres, Darcy Scott et Erin Kelley répondent à des petites annonces. L’occasion, peut-être, de trouver le prince charmant, avait ajouté en riant Nona. Charley, lui, a une passion pour les petites annonces. Il les rédige toutes de la même manière : « Recherche jeune femme aimant danser. » Déjà sept filles sont enterrées dans sa propriété, chacune avec une magnifique chaussure de bal au pied droit. Charley aime tellement danser…

Aparté pour vous, mes croq’mots : encore un retour après 1 mois de silence… J’en suis confuse et désolée mais le temps des examens est toujours bien trop intense en lui-même, d’autant plus que je le mène en parallèle du travail ! Alors bien que je n’étais pas présente et que cela m’arrivera encore (n’étant qu’en 2ème année de licence), ne doutez surtout pas que je pense à vous et aux nombreux articles que je loupe sur vos blogs !! Néanmoins, voilà une année finie qui devrait se solder par une admission 🙂 Alors je suis heureuse de vous retrouver et d’être absolument libre pour les 3 prochains mois ! Bien à vous ♥

Mon avis : ♥♥♥♥

Voilà une lecture qui me tenait à cœur car offerte par ma Binomette Nath de « Mes Lectures du Dimanche » et de surcroît, un roman qui a marqué un tournant pour elle dans sa vie de lectrice 🙂 Le tout faisant naître en moi une grande joie de le découvrir !
J’ai passé un délicieux moment avec ce thriller qui tisse sa toile autour de vous, resserrant toujours un peu plus les mailles jusqu’au bouquet final. Du MHC dans sa splendeur : simple et efficace 🙂 On suit l’histoire de Darcy et Erin qui, pour aider une amie journaliste, ont accepté de répondre à des petites annonces (journalistiques hein ^^ comprenons-nous bien : pas d’Internet encore dans ce roman !). Tout se déroule normalement jusqu’à la disparition d’Erin… Darcy se lance alors, en parallèle de la police, à la recherche du tueur quitte à se transformer elle-même en appât !
J’ai particulièrement aimé la vraisemblance du danger des petites annonces puis le jeu mis en place par l’auteur autour des nombreux prétendants qui semblent tous aussi suspects les uns que les autres. Un jeu de piste qui nous enlace et nous fait chaque fois activer une cellule grise d’alerte pour l’héroïne. Néanmoins, je me suis de temps à autre un peu perdue dans les noms, il faut l’avouer ! En soulignant, tout de même, que cela n’a rien enlevé à mon plaisir 🙂 Car même s’il sont nombreux, je les ai tous aimé ! De plus, l’auteure a un sens aiguisé pour créer une tension palpitante et cela même si je me doutais de l’identité du tueur ! En résumé, ce fut un vrai régal !!
Un thriller que je suis heureuse d’avoir lu et qui laisse ses traces ! J’ai d’ailleurs ajouté « La Nuit du renard » à ma PAL quelques jours après 🙂 Merci Nath pour cette découverte et ce chouette moment !

« Les Retournants » de Michel Moatti

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Résumé :

Août 1918. Vasseur et Jansen ont décidé de fuir. Quitter le front de la Somme et ne pas mourir dans les derniers assauts de cette guerre qui n’en finit plus. Alors qu’ils s’éloignent des tranchées sous de fausses identités, les deux lieutenants scellent leurs destins. Ils se connaissent mal, mais Jansen comprend très vite que son complice est un psychopathe prenant un plaisir insupportable aux crimes qu’ils doivent commettre. Ils trouvent refuge au domaine d’Ansennes, une étrange propriété à l’abri de la guerre et du monde. Là vivent un vieil industriel ruiné, sa fille Mathilde, poitrinaire et somnambule, et la très secrète Nelly Voyelle, leur domestique. Mais déjà, François Delestre, dit “le Chien de sang”, un capitaine de gendarmerie traqueur de déserteurs, est sur la piste des deux hommes. Comme les limiers de chasse au flair infaillible, il a la réputation de ne jamais lâcher sa proie…

Mon avis : ♥♥♥♥

Dans un premier temps, je tiens à remercier HC Éditions et Agnès Chalnot pour l’envoi de ce roman en service-presse ! Quel délice de recevoir chez soi le dernier opus d’un auteur apprécié 🙂 Alors encore merci à vous !
Venons-en maintenant au roman lui-même ! On suit ici Jansen et Vasseur dans leur fuite, ou plutôt dans leur désertion du front de la Somme. Des deux protagonistes, l’un se démarque comme le leader, Vasseur un tyran diabolique assoiffé de sang tandis que l’autre est plutôt peureux et se laisse naviguer au gré des décisions du premier. Néanmoins si un message est à retenir sur eux deux c’est qu’il faut se méfier de l’eau qui dort 🙂 Après avoir trouvé le moyen de changer d’identité, ils arrivent à se faire inviter dans une maison, mais la famille qui s’y tient n’est pas au bout de ses peines !
J’ai beaucoup apprécié cette histoire, et notamment ce que j’ai aimé c’est le contexte qu’a choisi l’auteur et sa manière de le traiter. Si le thème de la première guerre mondiale et des entourloupes m’a immédiatement fait penser à « Au revoir là-haut », j’ai également de suite trouvé la patte de l’auteur qui a su se dégager de l’ombre qu’aurait pu lui faire ce Prix Goncourt. De plus, comme c’était le cas dans « Retour à Whitechapel » que j’ai adoré, on sent qu’il a pris grand soin des détails et s’est donc amplement documenté sur la période pour en parler le plus justement possible. Une rigueur et un sens du détail qui chaque fois me ravie dans ses romans !
J’ai également aimé la profondeur des deux personnages principaux, il me semblait presque palpables ainsi que l’atmosphère horrifique et oppressante que l’auteur met en place. Chacun des deux déserteurs ayant une manière différente de continuer à vivre avec les horreurs vues et vécues… Chacun d’eux étant capable du pire après avoir subit le pire. Encore une belle analyse des conséquences psychologiques de cette Grande Guerre. En revanche, la famille qui les accueille et le vieux flic m’ont un peu laissé sur ma faim. Même si je les ai tous apprécié, j’aurai aimé plus de profondeur et de détails sur eux, d’autant plus en ce qui concerne le policier opiniâtre qui pour moi n’a pas pris autant de place qu’il le devait. Malgré cela, cette bande me restera longtemps gravée…
Enfin, pour finir avec le bémol qui m’a le plus perturbé (bon ok pas très rhétorique comme approche sur un livre apprécié – mea culpa…) : le manque de thriller. Bien que je l’ai trouvé dans l’atmosphère, je m’attendais à un thriller plus thriller que cela dans l’intrigue ^^ dit comme cela ça ne veut pas dire grand chose. Mais… J’ai du mal à le formuler autrement. Disons que même si l’ambiance et l’idée du thriller sont présentes, je ne trouve pas qu’il s’agit pleinement d’un thriller, il manque d’action et de suspense pour cela. Vraiment presque rien mais un brin quand même qui du coup a fait un peu chuter ma note ! Il n’en reste pas moins que c’est un excellent ouvrage et que j’en recommande la lecture à tous ceux qui connaissent l’auteur, tout comme à ceux qui ne le connaissent pas encore 🙂

LC Nath & Nina #3 – « La nuit n’est jamais complète » de Niko Tackian

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Résumé : 

La route à perte de vue au milieu d’un désert de rocaille. Arielle et Jimmy parcourent le bitume au volant de leur vieille Ford. Mais quand le père et la fille tombent sur un barrage de police et sont obligés de passer la nuit sur place tout dérape… Ils se réveillent abandonnés, naufragés de l’asphalte, avec trois autres rescapés. A quelques kilomètres de là, deux immenses tours métalliques se dressent, cadavres rongés par la rouille et le temps.
Quelques maisons en tôles froissé se serrent pour se protéger du vent. Cette ancienne mine sera leur refuge. Ou leur pire cauchemar… Mais ce voyage au cœur des ténèbres est-il vraiment un hasard ?

Nina et moi avons emprunté une route désertique… La peur au ventre, l’angoisse pour compagne, Nina m’a suivie et, ensemble, nous avons suivi Jimmy et Arielle dans leur voyage au cœur des ténèbres… [Intro by Nath]

L’avis de Nina :

Bon d’accord c’est le deuxième coup de cœur que je vous sers mais bon, je n’ai pas le choix (et j’en suis ravie croyez-moi !) car je suis faaaaan ! Super fan ! Archi fan !  Bref j’adore cette histoire ! J’adore cet auteur ! J’en veux tout simplement plus !!!!!! Wahhhh mais quelle claque ! Quelle finesse ! Quelle brillante plume ! Merci Nath… Infiniment pour ce choix 😀 Comment ai-je pu passer à côté tout ce temps…. Alallaaaa ! – Allez, respire et calme-toi 🙂 [Note de Nath : Yes !!! Mission accomplie !!!]
Bon avec tout ça si vous avez encore des doutes je réitère : c’est un magnifique coup de cœur que je vous présente aujourd’hui en LC avec ma copinaute Nath de « Mes Lectures du dimanche ». On suit dans cette histoire Jimmy et sa fille, Arielle, qui durant un voyage se retrouvent bloqués sans voiture au milieu de nulle part sous le soleil ardant du désert. Un seul refuge : une mine désaffectée glauque à souhait où ils s’apprêtent à vivre un véritable cauchemar…
L’auteur est un diabolique manipulateur, qualité essentielle au thriller vous me direz, mais lui tout particulièrement ! Sa plume est tout bonnement cinématographique et décrit avec délice les lieux et les ondes dégagés par ceux-ci. En même temps, rien d’étonnant à cela sachant qu’il est également scénariste. Mais attendez un peu… la manipulation ne s’arrête pas ici ! Chaque chapitre fait monter la pression délicatement mais sûrement, comme la tortue qui barbe le lièvre il nous laisse croire qu’il nous livre les clés de l’intrigue ! Que nenni ! A cela, il ajoute l’arme fatale : des chapitres de 2 ou 3 pages maximum, chacun se finissant avec « la » phrase, vous voyez ?  Une véritable atteinte à la liberté individuelle ! Oui messieurs, dames : comment voulez-vous avoir envie de ne pas lire ce chapitre si court qui vous supplie de le lire, malgré la fatigue et le réveil du lendemain matin qui se rit de vous ?!
Venons-en maintenant à l’univers, il sait planter un décor propre au thriller allant même jusqu’à l’univers de « l’horreur » en nous glaçant le sang comme le ferait le King. J’ai frissonné à la représentation de cette mine et en me laissant imprégner malgré moi par la peur de l’inconnu, là dehors tout autour d’eux. La peur de mourir et la peur de voir les autres mourir. Ajoutez à ceci, la tendresse d’un père envers sa fille et la dimension pathétique vous saute en plein visage ! Une alliance qui éblouit pendant la lecture… Jusqu’à la phase finale : le dénouement ! Ici, l’auteur se fait plaisir et retourne tout, absolument tout en nous éclairant à la lumière de son talent ! Ne pensez surtout pas avoir la clé, ne vous fiez à rien dans ce roman car rien n’est vraiment ce qu’il parait être ! Et cette fin est magnifique, elle donne encore plus de relief à ce long et horrifique voyage ! Ne passez pas à côté… [Note de Nath : rien à ajouter, j’aurais pas dit mieux !!]

L’avis de Nath :

J’ai découvert Niko Tackian avec « Quelque part avant l’enfer ». Le style, l’intrigue, tout m’avait beaucoup plu ! Dès lors, l’arrivée de « Toxique » et, plus récemment, celle de « Fantazmë » ne m’avaient évidemment pas échappées et, salués par la critique, je n’ai pu que me ranger du côté des fans de Tomar Khan, le flic tourmenté qui rend floue les limites entre justice et loi… C’est donc avec beaucoup de surprise que j’ai découvert qu’un des livres de Tackian avait échappé à ma vigilance, mais cette session de rattrapage était exactement l’excuse dont j’avais besoin pour embarquer Nina dans l’aventure, à la découverte de cet auteur que j’affectionne ! [Note de Nina : M’en voilà, plus que ravie !]
Dans cette aventure, justement, on suit Jimmy et Arielle, père et fille, qui se retrouve bloqués par un barrage de police sur une route quasi désertique, à l’instar de trois autres personnes. Empêchés par la police, les cinq malheureux n’ont d’autres choix que d’attendre dans leur voiture avec un café gracieusement offert par la police locale. Mais quand, douze heures plus tard, ils se réveillent « groggy », seuls et en panne de batterie sous un soleil de plomb, ils doivent prendre des décisions. Ils prennent alors la route à pied et ne tardent pas à tomber sur une vieille ville minière abandonnée… Aubaine ou malédiction ?
Dans ces lignes, si j’ai retrouvé la marque de fabrique de Tackian dans des chapitres courts et bien construits, c’est néanmoins une facette inconnue que j’ai découverte… Dans un huit clos menaçant, Tackian nous entraîne sans hâte sur des routes angoissantes dans une ambiance étouffante digne d’un Stephen King. Pas de flic surentraîné et cogneur cette fois, juste une plongée terrifiante dans le quotidien de cinq malheureux abandonnés de tous…
J’ai frissonné et freiné des deux pieds par moment, tentant de crier aux protagonistes de ne pas s’engager sur certaines voies, non pas pour les sauver, mais parce que j’avais peur de les y suivre ! Malgré tout, avec Tackian aux commandes, le voyage ne pouvait que valoir le détour… J’espère, ma Nina, que tu as récupéré ! Car après t’avoir suivie au centre du « Cercle » avant de t’entraîner à la mine, j’ai hâte (ou très peur !) de connaître notre prochaine destination ! [Note de Nina : encore une belle aventure en perspective !]

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« Carnets noirs » de Stephen King

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Résumé : 

En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Rendu fou de rage par la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s’emparer de sa fortune, mais surtout, de ses précieux carnets de notes. Le bonheur dans le crime ? C’est compter sans les mauvais tours du destin… et la perspicacité du détective Bill Hodges.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Avec cette nouvelle aventure de Bill Hodges, Stephen King nous régale une fois de plus. Encore un roman de sa plume que j’ai dévoré et qui m’a transporté. Je sais qu’à chaque fois  (ou presque – « Coeurs perdus en Atlantide »), je ne fais que des éloges sur lui ! Mais que voulez-vous quand on est conquise par un auteur et qu’il est aussi bon, c’est le jeu !
Ici, c’est l’histoire d’un fan, Bellamy, qui perd le contrôle de lui-même et décide de tuer son écrivain favori en lui vidant au préalable son coffre-fort. L’écrivain ayant bafoué son héros, Jimmy Gold, qui obsède notre Bellamy. A travers cela, c’est l’histoire de l’impact littéraire sur les lecteurs, l’histoire d’un lecteur ou même de plusieurs et de leurs rapports aux livres ainsi qu’à l’auteur. De ce cambriolage découle, un trésor… De l’argent certes, mais surtout des carnets Moleskine griffonnés qui contiennent la suite des œuvres de l’auteur non publiée. Là est le véritable trésor ! Suite à cela, on suit à tour de rôle, Peter, ado de la famille Saubers dont le père a été renversé par la voiture de notre méchant du premier roman, Mr Mercedes, et Morris Bellamy, notre méchant de ce roman. Peter un jour de ballade tombe sur la malle contenant le trésor de Bellamy. Il donne l’argent à ses parents et se plonge dans la lecture des carnets, hypnotisé lui aussi. Tout se corse, lorsque Bellamy sort de prison et cherche à retrouver son bien…
Pour commencer parlons de Bellamy, une vrai brute épaisse. J’ai adoré ce personnage haut en couleurs, capable de tout et surtout du pire, vivant des choses affreuses et qui parfois nous laisse l’occasion de nous attendrir pour lui et de le comprendre. Oui, c’est dur à expliquer mais dans son obsession j’ai parfois eu de la compassion pour lui, aussi horrible soit-il ! Un homme fou que l’obsession dévore et qui crève de désespoir à chaque seconde passé loin des carnets. Un homme dont on peut palper à chaque ligne la solitude et la tristesse qui l’a rendu si profondément inhumain. Un personnage en relief comme sait les créer l’auteur. Pour Peter, c’est assez différent. Bien que je me sois attaché à lui, je l’ai trouvé moins intéressant et plus effacé. En même temps, placé à côté d’un méchant… si méchant et du grand Bill Hodges que j’adore, c’est assez difficile de trouver sa place.
Pour ce qui est de l’intrigue, quel bonheur de lire un livre qui parle d’un livre, de son auteur, de ses lecteurs et des conséquences de cette lecture ! En tant que lecteur, j’aime toujours quant les auteurs décident de se livrer un peu sur leur conception de l’écriture et de la lecture. Cela m’a d’ailleurs fait penser au brillantissime « La vérité sur l’Affaire Harry Quebert » de Joël Dicker qui utilise également ce procédé. Une intrigue donc qui nous touche directement et nous fait nous poser des questions sur nos ressentis au sortir de nos lectures. Un pur bonheur qui nous va droit au cœur ! Mais aussi, une partie de cache-cache qui monte en pression jusqu’au bouquet final où tout le monde est réuni. Une sacré cavalcade pour les personnages et une fin saisissante ! 
En bref, une deuxième aventure de Bill Hodges qui remplit son contrat et qui continue de confirmer la grandeur de la plume de King. Un roman qui laisse aussi sous-entendre un retour de Mr Mercedes pour le troisième volet, « Fin de Ronde », avec l’émergence d’une légère pointe du thème favori de l’auteur qu’il appelle le don. Mais je me tais afin de ne pas trop en dévoiler et je peux vous assurer que je ne serai pas longue à mettre le nez dans « Fin de ronde » !

LC Nath & Nina #2 – « Le Cercle » de Bernard Minier

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Résumé :

Pourquoi la mort s’acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud-Ouest ?
Une prof assassinée, un éleveur dévoré par ses propres chiens… et un mail énigmatique, peut-être signé par le plus retors des serial killers
Confronté dans son enquête à un univers terrifiant de perversité, le commandant Servaz va faire l’apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.

L’avis de Nina :

Encore une LC avec toi ma Nath et c’est toujours un immense plaisir que ce partage de lecture même si, cette fois encore, j’ai mis du temps ! Je m’excuse et je loue ton indulgence 🙂 (Note de NathNe t’inquiète pas, je serai indulgente et n’enverrai pas tout de suite Julian Hirtmann sur tes traces…)
Voilà un 2ème roman qui relève amplement le défi ! Bernard Minier nous en met encore plein les yeux avec ses rebondissements et ce récit qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Servaz est entraîné malgré lui sur l’enquête du meurtre particulièrement glauque d’une prof sans histoire à Marsac. C’est par le biais d’une ancienne connaissance (je garde du mystère haha) qui le supplie d’aider son fils accusé du meurtre qu’il se retrouve sur les lieux de ce crime. Un fois sur place, un détail va éveiller sa curiosité, un détail très important… La musique. Celle qui passe lors de la découverte du corps n’est autre que la symphonie de Mahler sur laquelle Hirtmann a assassiné sa femme et son amant. Alors quel lien cette affaire a avec Servaz ?! Pour le savoir, jetez-vous sur le livre 🙂
J’ai vraiment apprécié retrouver notre cher Servaz et son équipe, sa fille mais aussi – et surtout ! – notre cruel méchant, Julian Hirtmann (oui, ne cherchez pas ! J’ai toujours eu un faible pour les super méchants ! (Note de Nath : Ha bon, finalement, je te l’envoie tout de suite, alors ??). Dans cette seconde énigme, on en apprend encore plus sur le commandant en le découvrant sous un autre angle, à savoir un Servaz amoureux avec un passé romantique. Cette histoire lui fait donc prendre encore plus de dimension et m’a confirmé ma tendresse pour le personnage ainsi que mon envie de lire la suite de ses aventures. Quant au lien malsain qui l’uni à Hirtmann ou plutôt celui qui lie Hirtmann à Servaz, je suis complètement adepte !
En bref, encore un thriller haut en couleur qui nous mène par le bout du nez et remplie son rôle à merveille ! Quel pépite ce Minier ! J’en veux encore… ! Vivement la lecture du suivant… Tu es prête Nath ?! Ben oui !!!! J’aimerais bien savoir ce qui est arrivé à……. Chuuuuuuuuuttttt……

L’avis de Nath :

Nouvelle lecture commune avec Nina, du Rest’o Littéraire qui m’a entraînée cette fois dans une spirale infernale… (Note de Nina : et je suis bien heureuse de l’avoir fait ! Mouhahaha…) Second volet des aventures de notre ami Martin Servaz, flic tourmenté de son état.
Même s’il n’est pas forcément indispensable d’avoir lu le premier tome (« Glacé » – mon avis ici), je pense que c’est quand même utile au confort de lecture, dans le sens où pas mal de références sont faites à l’enquête qui s’y était déroulée.
On entre une nouvelle fois dans le vif du sujet dès les premières pages. Je ne sais pas si c’est le fait d’être déjà familiarisée avec l’équipe d’enquêteurs qui en a été responsable mais j’ai eu moins de mal à entrer dans l’histoire qu’avec le premier volet. Je trouve que l’écriture a gagné en maturité, les passages latins que je reprochais au tome 1 se sont espacés, mieux dosés et dans un contexte plus acceptable. On lève un pan de voile sur le passé de Servaz, ce qui le rend moins mécanique et plus humain. Concernant l’intrigue, chaque fois que vous penserez tenir le bon bout, détrompez-vous, vous serez à côté de la plaque ! Les infos pleuvent de partout et c’est un indescriptible méli-mélo qui nous fait nous interroger sur l’utile du superflus… On se demande vraiment où l’auteur souhaite nous mener… Et bien son objectif est tout simplement un emboîtement final grandiose où on a l’impression d’entendre petit à petit les rouages prendre leur place… Vous savez, un peu comme quand les participants à Fort Boyard s’installent sur les bonnes lettres et qu’on entend les éléments se mettre en branle… clac clac clac clac… Et Bingo ! L’énigme est résolue ! Sauf qu’à la clé, ce n’est pas un trésor pour Servaz… C’est même plutôt le contraire…
Deuxième volet donc que j’ai apprécié d’avantage que le premier. Et qui d’ailleurs m’a clairement motivée à entamer le troisième volet… Dis-moi, Nina, toi aussi tu l’entends, l’appel de « N’éteins pas la lumière » ??? (Note de Nina : Alors je ne suis pas folle ! Moi qui pensais entendre des voix haha)

 

« Trois jours et une vie » de Pierre Lemaitre

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Résumé :

« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir. Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Je me suis lancée dans ce livre pleine de bons sentiments, j’avais entendu parler de l’auteur moult fois et j’étais presque sûre d’adorer sa plume ! Et bien, c’est pourtant une chronique courte et mi-figue mi-raisin que je vais vous présenter aujourd’hui sur ce roman…
On suit un jeune garçon de 12 ans, Antoine, qui après avoir été abandonné par ses copains [dont l’un a reçu la Playstation] décide de se construire sa cabane dans les bois en espérant qu’ils reviendront et la trouveront au top ! C’est l’histoire d’Antoine, l’histoire du dur passage de l’adolescence, l’histoire d’un garçon que son enfance marquera jusqu’à l’âge adulte lui laissant une épée Damoclès au dessus de la tête. Et oui ! Sans pouvoir vous en dire trop, plusieurs drames vont se produire et le retourner complètement, le marquer à vie… La mort d’Ulysse, le chien des voisins, pour lequel il a un amour sans limite et la disparition de Rémi Desmedt, 6 ans, le fils des voisins… Deux drames qui s’emmêlent de façon remarquable car tout commence avec la mort d’Ulysse ! Une suite d’évènements tragiques dont Antoine est à la fois l’auteur et le spectateur face à ses propres démons et ensuite face à ses peurs.
J’ai aimé le début, très rapide qui nous plonge dans le vif du thriller et de la culpabilité. Je me suis même dit : « Wahou ! Voilà un auteur percutant qui ne perd pas de temps ! ». Et puis, ensuite, le récit tourne en rond… C’est là ce qui m’a posé souci ! Car bien que j’ai trouvé l’idée géniale, j’en reste un peu déçue ! Je ne saurai vous en dire plus sans en dévoiler trop sur l’histoire et donc vous spoiler ! J’en reste donc là, mais je pense que les lecteurs de ce roman sauront ce que je veux dire par « tourner en rond »…
En bref, une histoire que j’ai tout de même apprécié lire mais qui, je pense, ne me laissera pas un souvenir intense de lecture !

« Les mille et une vies de Billy Milligan » de Daniel Keyes

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Résumé :

Quand la police de l’Ohio arrête l’auteur présumé de trois, voire quatre viols de jeunes femmes, elle croit tenir un cas facile : les victimes reconnaissent formellement le coupable, et celui-ci possède chez lui la totalité de ce qui leur a été volé. Pourtant, ce dernier nie farouchement. Ou bien il reconnaît les vols, mais pas les viols. Son étrange comportement amène ses avocats commis d’office à demander une expertise psychiatrique. Et c’est ainsi que tout commence…
On découvre que William Stanley Milligan possède ce que l’on appelle une personnalité multiple, une affection psychologique très rare qui fait de lui un être littéralement « éclaté » en plusieurs personnes différentes qui tour à tour habitent son corps. Il y a là Arthur, un Londonien raffiné, cultivé, plutôt méprisant, et puis Ragen, un Yougoslave brutal d’une force prodigieuse, expert en armes à feu. Et bien d’autres. En tout, vingt-quatre personnalités d’âge, de caractère, et même de sexe différents.
L’affaire Billy Milligan a fait la une des journaux américains, fascinés par ce cas et par la lutte qu’ont menée les psychiatres et Billy lui-même pour essayer de « fusionner » en un seul individu ses 24 personnalités. Quant au livre, construit comme un véritable drame shakespearien, il est le résultat de mois et de mois de rencontres et d’entretiens entre Daniel Keyes et… Ragen, Arthur, Allen et les autres. Une lecture absolument fascinante, bientôt adaptée au cinéma par Joel Schumacher (Chute libre, Phone Game.)

Mon avis : ♥♥♥♥♥

C’est grâce au film « Split » de Night Shyamalan que j’ai découvert que Daniel Keyes – auteur dont j’étais tombé amoureuse avec « Des fleurs pour Algernon » – avait écrit un thriller sur la vie et les personnalités de Billy. Pour faire une parenthèse sur le film, je l’ai trouvé chouette pour ce qu’il est mais je n’ai pas été subjugué, il me manquait ce que j’étais venue chercher en allant le voir : l’aspect psychologique de la personnalité multiple. C’est donc pour remplir ce vide que j’ai fais mes recherches sur Mr Milligan et que j’ai trouvé ce livre ! Grand bien m’en fasse 😀
Déjà, ce qu’il faut savoir pour aborder ce « thriller », c’est que cette appellation lui est donné plus par complaisance qu’autres choses… Je m’explique, l’auteur nous le dit dans la préface, il a du « romancer » certains passages pour ne pas nuire à Billy qui s’était confié à lui. Une fois cette base donnée, on peut avancer en se disant que la plupart des faits sont véridiques ! Et c’est ici la tristesse de la situation…
La première partie est consacrée à l’arrestation de Billy, à son procès et à son séjour en prison. Cette partie commence bien sûr par un homme qui se dit « innocent » et « sans aucun souvenir de ce qu’on lui reproche »… En même temps, peu de criminels crient leur culpabilité ! Mais passons… On apprend à le connaitre à travers les yeux de ses avocats, de l’auteur (évidemment !), des victimes, des psychiatres… Bref, de tout le petit monde qui s’est plié en quatre – pour certains – pour le faire innocenter à cause de son « irresponsabilité mentale » au moment des faits. J’étais passionnée et sceptique face à cette agitation. J’ai trouvé cette partie un tantinet trop technique dans le style d’écriture, un peu comme un rapport policier ou un documentaire trop guindé. Mais la passion de l’intrigue « Milligan » à pris le dessus et j’ai dévoré les pages…
La deuxième partie, quant à elle, est… SUBJUGUANTE ! L’auteur repart du début et nous raconte petit à petit toute la vie de Billy. On assiste alors à l’apparition des différentes personnalités, à leurs différentes caractéristiques parfois opposées les unes aux autres et surtout au pourquoi elles ont été crées. L’auteur arrive malgré l’objectivité constante dont il fait preuve à nous immerger dans la tête de l’homme et non du coupable. Une bien triste vie, qui m’a fait à plusieurs reprises froid dans le dos, et des personnalités salutaires que l’on apprend à aimer. Je ne peux pas vous en dire plus, sans dévoiler des points cruciaux du livre. Mais vraiment son histoire est non seulement passionnante d’un point de vue psychologique mais également saisissante par les sentiments qu’elle transmet. Je me suis sentie prisonnière avec Billy, de son esprit, de son impuissance et de la situation dans laquelle sa maladie le met. Je dois même vous avouer que j’ai eu à plusieurs reprises les larmes aux yeux.
M’enfin pour finir sans trop vous en dire, je pense que son histoire mérite qu’on s’y penche, pour essayer de comprendre, je ne dis pas que la compréhension est obligatoire mais je pense qu’elle mérite d’être tentée…