Le Consentement – Vanessa Springora

Découverte Actualité – Éditions Grasset – Prix : 18,00 €

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Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin «  impérieux  » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
«  Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence  : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre  », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.

Amour & Fracture

Cet ouvrage m’a chamboulée… Non seulement, en tant que femme, mais il m’a aussi rappelé ma fragilité adolescente ainsi que celle des loulous dont je m’occupe quotidiennement. Je dirais que ce livre est la réclamation intense de panser une blessure et que cette volonté se manifeste tout le long des pages. Un cri muet qui résonne dans chaque parcelle de notre humanité.
Vanessa nous raconte, avec toute la fugue de l’adolescence, son histoire d’amour ; oui, d’autres mots serait une ineptie, parce qu’il s’agit bien de cela de son côté. Elle retranscrit avec justesse le portrait de cet homme dont elle est tombée amoureuse et l’on peut ressentir chaque émotion à travers ses mots : le plaisir d’être regardée par un homme, puis celui d’être mise en avant ; l’admiration qu’elle éprouve pour son ethos d’écrivain ; le besoin de se sentir importante pour un homme lorsque le père est absentéiste ; le fil terrible du passage entre l’enfance et l’adolescence ; le mal-être et le besoin d’exister à travers les yeux de quelqu’un… Bref, un concentré d’adolescence pur livré en pâture à un homme malsain et expert dans son aliénation. Puis, Vanessa ouvre les yeux sur cet homme, et là, c’est la descente aux enfers, la facture intérieure. La honte et la culpabilité lui atterrissent sur les épaules tandis que ce salaud – pardon mais je n’ai pas d’autre mot – se pavane sur les chaînes TV salué par la critique pour sa plume ! Une plume qui n’épargne aucun détail de sa décadence sexuelle : Matzneff est « un homme à minettes » et on l’adule pour ça.

Scandale & Abus d’autorité

Bien que je connaisse le contexte social de l’époque – libération sexuelle, explosion de l’interdit, volonté d’émancipation – je n’en arrive pas plus à comprendre comment on a pu accepter cela. Un homme de 50 balais qui raconte dans ses ouvrages comment il sodomise des gamines et des gamins de 15 ans ? C’est ça, l’art et la littérature ? Une cachette pour dépravé ? Et quand j’ai lu les noms de ceux qui ont défendus par pétition le droit pour les mineurs d’avoir des rapports sexuels avec des adultes.. C’est bien simple le livre m’est tombé des mains. Un scandale qui n’a pas assez éclaté à mon goût. Comment peut-on laisser tout ça croupir et pourrir ? C’est insupportable.
Matzneff a abusé de son autorité pour satisfaire ses désirs luxurieux. Matzneff a saccagé la vie de ces mômes. Matzneff a harcelé Vanessa toute sa vie sans lui laisser de repos. Matzneff a possédé ses enfants jusqu’à les mettre en scène par écrit et les enfermer dans des livres vendus en masse. Matzneff est en Italie plutôt que de répondre de ses actes. Matzneff se plaint d’être détruit socialement. Matzneff me fout la gerbe.

En une phrase…

Un livre vital !

 

Laëtitia ou La Fin des hommes – Ivan Jablonka

Découverte Concours – Éditions Points – Prix : 8,20 € (Poche)

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Laëtitia Perrais avait 18 ans et la vie devant elle. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, elle a été enlevée. Puis tuée. Par la vague d’émotion sans précédent qu’il a soulevée, ce fait divers est devenu une affaire d’État. À travers cette enquête de vie, Ivan Jablonka rend Laëtitia à elle-même. À sa liberté et à sa dignité.
NB : J’ai découvert ce roman/enquête grâce au concours de Madame lit que je vous laisse regarder si l’envie vous en dit ! Pour ce premier défi relevé, j’ai eu la chance de faire une belle découverte ! Hâte de voir la suite 🙂 

Vie & Dignité

Ivan Jablonka se propose dans ce roman/enquête de retracer la vie de Laëtitia. On n’assiste donc pas simplement à sa disparition cruelle, mais aussi à la vie de la jeune femme que l’auteur n’a de cesse de faire vivre sous nos yeux. Il désire cette dignité pour elle et l’exprime en nous retraçant son parcours, aussi difficile soit-il, mais aussi en nous partageant les sms de Laëtitia, ses amours, ainsi que les entrevues qu’il a eu avec les gens qui l’on aimé et qui l’aime encore. 
Au sortir de cette lecture, ce qui m’a le plus marqué dans ce livre, c’est la vie difficile de Laëtitia, son sourire de façade et son incroyable force. Il émane d’elle, dans ces lignes, une volonté de vivre suffocante de tristesse et d’idées noires… Monsieur Jablonka a réussi son pari. Et bien que sa mort soit cruelle et que ce soit elle qui ait entraîné Laëtitia à être enfermée dans cette enquête, c’est bien sa vie matérialisé qui nous accapare dans cet ouvrage. L’auteur fait revivre cette jeune fille dans toute la dignité qu’elle mérite.

Mort & Dessous politique

Bien sur, la mort de Laëtitia est explorée dans le roman. Ivan Jablonka en retrace le déroulement et la chronologie. On assiste alors médusé à cette fin tragique concluant une vie déjà tragique, laissant planer un déterminisme outrageant au dessus de la victime. J’ai été révolté…
Foyers, assistantes sociales, maltraitances… ASE… Aide Sociale à l’Enfance… On ose appeler ça de l’aide ? Alors, oui les parents étaient déviants, oui elles avaient besoin d’aide ! Mais non, pas comme ça… Confrontée déjà à ce genre de choses par le biais de mon travail, ça n’a fait que renforcer ma révolte ! Et que dire de cet opportuniste de Nicolas Sarkozy sautant sur l’affaire comme un trampoline pour ses propres ambitions politiques lorsque Laëtitia est assassinée. Le tueur a souillé Laëtitia et a brisé sa soeur, Jessica, en lui arrachant sa moitié ; le beau-père, M. Patron – de la famille d’accueil des filles – en a violé une avec preuve et l’autre de manière certaine sauf judiciairement, mais qu’à fait l’État ? Merci à l’ASE de les avoir jetées dans la gueule du (P’ti)loup. Et Merci Président de vous être tant passionné pour la douleur des proches de Laëtitia, vous êtes une boule d’altruisme ! J’en ai la nausée et je ne sais pas qui est le plus à blâmer !

Criminologie & Sociologie

L’auteur, en sa qualité de professeur d’histoire à l’université Paris XIII, relate l’histoire judiciaire, sociale et politique en parallèle de l’enquête criminelle. Ainsi, il nous éclaire sur les enjeux que représente la vie et la mort de Laëtitia dans son instrumentalisation, mais aussi sur l’histoire de nos institutions. Un livre riche en apprentissage même si je regrette qu’il soit lié à une telle tragédie.
Jablonka nous offre donc un parcours criminologique à travers l’enquête, mais aussi un portrait social qui s’articule autour de cette mort. Institutions défaillantes, manque de moyens sociaux et judiciaires, isolement rural, déterminisme social,  fracture enfantine, déshumanisation carcérale…

En une phrase…

Une enquête à lire… nécessairement ! 10/10 !

L’homme qui mangeait la mort – Borislav Pekić

Découverte Fac – Éditions AgonE – Prix 12,00 €

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De sa main droite, Popier enregistrait les condamnations, de la gauche, il arrachait de petits morceaux de celle qu’il avait volée, les portait à sa bouche en faisant attention à ce qu’on ne le voie pas et les avalait après les avoir humectés sous sa langue. Puis sa main se glissait à nouveau sous son vêtement, à la recherche d’une autre bouchée. C’est ainsi que Jean-Louis Popier, greffier du tribunal institué par la grande Révolution française, mangea sa deuxième mort. C’était la première qu’il mangeait intentionnellement. Le papier était moins fade que celui de la nuit passée, l’encre ne lui donnait plus la nausée. Les deux matières avaient désormais le goût sucré de sa volonté. L’individu évoqué ici sous le nom de  » l’homme qui mangeait la mort  » fait partie de la multitude des petites gens dont les manuels parlent peu. Si les historiens de métier voient là une raison de s’en détourner pour se consacrer à ses contemporains plus illustres tels que Danton, Robespierre et Marat, cela ne saura qu’inciter davantage les écrivains, ces profanateurs de tombeaux, à tenter de la sauver de l’oubli.

Histoire & Fiction

L’auteur nous entraîne en plein coeur des rouages de la Terreur en nous propulsant derrière l’épaule de Jean-Louis Popier, greffier au Tribunal révolutionnaire. Cette nouvelle relate l’état de tension et de peur d’une époque sombre et carnassière. On se sent étouffer sous les nombreux condamnés et prêt à se cacher pour sauver notre tête. Notre Révolution française écrite par un serbo-croate se veut cruelle et impassible face à la mort, mais aussi romanesque…
En effet, Pekić nous propose de partir de l’idée que ce héros caché de Popier – voleur et mangeur de condamnation – a existé. Il fait donc vivre à travers son personnage, une légende orale ; sans oublier de se gausser un peu des hagiographes et autres enquêteurs de l’histoire pas toujours neutres. Ainsi, ce héros de l’ombre prend vie et on entre dans cette mise en scène entre fiction, fable et vérité sans parachute et en en dévorant les pages. 

Humanité & Hasard  

Notre Popier est un héros de l’ombre. Spécimen d’un groupe de rebelle charitable prêt à se mettre en péril pour sauver des vies de la machine révolutionnaire qui s’emballe, il se construit sous nos yeux  cet homme qui se veut être une possibilité de ces légendes de sauveurs parmi les greffiers et autres personnels du Tribunal – de la mort. Ainsi, Popier part – un jour pas fait comme un autre – avec une condamnation. Transi de peur lors de la découverte de sa faute, il décide de manger la condamnation pour s’éviter de très graves problèmes. C’est, par cette heureux hasard, que Popier va commencer sa révolte et ses sauvetages quotidiens. 
Le héros fait donc preuve d’une humanité dangereuse pour lui-même et dirigée par le hasard. Non seulement, il découvre le pouvoir entre ses mains par hasard, mais ensuite sauvera des condamnés par hasard… Vous le devinez : des cas de conscience – que je vous laisse découvrir – se présenteront à notre bon Popier ! Cette légende est d’une beauté attendrissante par sa simplicité et son envie de bien faire. J’ai été chamboulé par la bonté de cette âme qui se questionne encore malgré son action en oeuvre et se torture de ne pas pouvoir faire mieux, ou plus. 

En une phrase…

Cette nouvelle très courte – à peine 70 pages – fait du lecteur un dévoreur de livre sans remords ; à l’instar de notre Popier narré, dévoreur de condamnation sans regrets.  10/10 !

Histoire littéraire #1 – Naissance de la littérature

Salutations ami(e)s littéraires,
Je vous propose aujourd’hui et certainement une fois par mois de nous retrouver pour parler histoire littéraire. Parce que j’aime ce que je fais en cours, mais aussi parce que j’ai envie de le partager avec vous ! Néanmoins, il convient de vous le dire : ces dires n’ont pas vocation d’être clôturé sur eux-mêmes, ils aspirent à l’échange, au débat et à l’enrichissement. Alors, n’hésitez pas si je me trompe, si vous avez des questions, si le sujet abordé implique des frontières mobiles – comme c’est souvent le cas en littérature – et que vous souhaitez en débattre, je suis toute ouïe !

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Pour commencer par le commencement, comment la littérature est-elle devenue littérature ?
Afin de répondre au mieux à ce questionnement – qui traite bien sûr exclusivement de la littérature française – nous allons remonter au Moyen-Âge central ! Alors bienvenue gentes damoiseaux et damoiselles aux XIe et XIIe siècles.
Pour faire naître une littérature en langue romane – notre ancêtre du français – deux conditions ont dû être réunies :
  • la première – et non des moindres – est le passage de la langue romane comme langue officielle au XIe siècle. En effet, avant cela, une dichotomie nette séparait la langue du peuple de celle de l’Église, le latin. Ainsi, le latin avait le monopole du savoir et les écrits n’étaient transcrits que dans cette langue puisque le peuple n’avait aucun accès aux livres – saints pour la plupart. Ce passage à donc une valeur importante pour l’émergence de la littérature, le langage étant bien sûr son outil principal !
  • la seconde est un désir. Au début du XIIe siècle, une période de paix s’installe dans le royaume avec la fin des guerres de conquête. C’est ainsi que les nobles ont pu diriger leur curiosité vers les arts et les lettres ! Afin de combler cette curiosité, mais aussi dans une démarche de volonté d’inscription de leur mode de vie et de leurs valeurs profanes dans la société, ils ont réclamé aux clercs des textes compréhensibles pour eux. Les premiers écrits profanes en langue vernaculaire – romane donc – se développent par ce biais. 
NB : il faut tout de même préciser que l’oral reste dominant jusqu’au XIIe siècle pour narrer les histoires, c’est au XIIIe siècle que l’alphabétisation augmente et que la transmission orale laisse sa place à une prédominance écrite. 

Mais alors, quels sont les premiers genres littéraires ?
Bien que l’on pourrait débattre des heures sur cette frontière mobile des genres, je reste néanmoins sur cette notion telle qu’elle nous a été apprise dès le secondaire ! Trois genres principaux gouvernent notre mystérieux Moyen-Âge :
  • Le plus ancien est la chanson de geste : ces poèmes épiques célèbrent des exploits guerriers de héros légendaires. Le mot « chanson » renvoie à l’oralité primitive du genre, mais aussi à son accompagnement musical car, à cette époque, la poésie se chantait ! Tandis que le mot « geste » renvoie lui au latin gerere qui signifie agir donc l’action militaire ici. Les chansons de geste remplissaient une fonction sociale et idéologique car, non seulement, elles rappelaient de hauts faits militaires et les commémoraient, mais aussi elles rassemblaient la communauté autour de valeurs communes possédées par le héros.
  • Ensuite vient, la poésie lyrique renvoyant encore une fois au chant. Celle-ci s’est développée dans les milieux aristocratiques, elle se veut raffinée et a pour thématique centrale, l’amour. Ce sont les fameux troubadours qui la distillent dans le Sud en langue d’Oc ; puis dans le Nord, ce sont les trouvères qui prennent le relais, cette fois en langue d’Oïl. Ces derniers diffuseront largement la courtoisie et, de là, naîtra le grand thème de l’amour courtois ou fin’amor – sur lequel je reviendrais surement dans le cadre d’un autre article. 
  • Enfin, au XIIe siècle, le roman ! On note que le roman s’appelle roman pour la langue romane et découle d’une influence des deux premiers genres évoqués. Les premiers romans sont versifiés et dressent les valeurs de la noblesse et de la courtoisie. Il existe deux matières différentes pour ces romans : soit ils sont de « matière de Rome – ou roman d’Antiquité »  et sont traduits du latin ou du grec pour transmettre les mythes et légendes antiques – ils ont donc une fonction didactique ; soit il sont de « matière de Bretagne – ou roman arthurien » et prennent appui sur les fonds légendaires bretons – ils sont plus libres car sans modèle de référence ainsi ils ne visent que la distraction du public. 

Quelques références si l’envie est de la partie !
  • La chanson de Roland, chanson de geste, XIe siècle, Turold – mais rien n’est sûr 
  • La douce voix du rossignol sauvage, chanson courtoise, XIIe siècle, auteur inconnu
  • De fine amor vient séance et bonté, chanson courtoise, XIIIe siècle, Thibaut de Champagne
  • Roman d’Énéas, Matière de Rome – Référence l’Énéide de Virgile, 1160, auteur inconnu

Et vous, que pensez-vous de la période ? De l’émergence de la littérature française ? Dites-moi tout, même si je vous ai endormi n’hésitez pas !

Le Loup des Cordeliers – Henri Lœvenbruck

Cadeau de Noël – XO Éditions – Prix : 21,90

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Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris. Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée. Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris… Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.
Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?
NB : Comme vous le voyez, après L’Apothicaire que j’ai adoré, je n’ai pas pu m’empêcher de me plonger dans ce nouvel opus de l’auteur ! Qu’on se le dise immédiatement, celui-ci ne m’a pas ébloui comme le premier, mais cela ne veut pas dire que je ne l’ai pas aimé, au contraire…

Politique & Révolution

L’auteur démontre une fois de plus son attachement à l’histoire ; et si dans ce roman la philosophie n’est plus à l’honneur, ce n’est que pour la remplacer par un brin de politique inhérente à la période révolutionnaire ! Étant en plein travail universitaire sur ladite période, je me suis régalée à lire un thriller la mettant en scène avec un peu de recul et d’autres mystères à résoudre que les jeux politiques et souvent tyranniques des grandes figures révolutionnaires.
On atterrit dans un Paris misérable et mouvementé par la disette et la réunion des états-généraux. L’auteur nous romance les dessous de ces évènements historiques avec aplomb et documentation. Ainsi, les amoureux de l’histoire – ou simplement de la période – se régaleront ici à suivre l’avancée d’une Révolution que l’on voit se construire page après page sous nos yeux ébahis. 

Enquête & Rebondissement

La plongée révolutionnaire est déjà palpitante à elle seule, mais s’ajoute à cela l’enquête sur le fameux Loup des Cordeliers. Un personnage encapuchonné tenant en laisse un énorme loup qui vient au secours des femmes attaquées pendant la nuit parisienne ! Ce dernier lâche son colosse assoiffé de sang sur les brigands et ne rechigne pas à l’aider avec son épée pour finir le travail. Résultat : une femme sauvée, des vauriens morts déchiquetés ou décapités et un symbole dessiné à la pointe de son épée ! Zoro, Zoroooo ! Ah, non pardon, je m’égare !!

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J’ai aimé suivre cette enquête aux nombreux rebondissements qui se lie à merveille avec une intrigue plus ou moins politique, mais aussi et surtout mène à la quête d’un trésor. L’auteur nous laisse ensuite une promesse en fin d’ouvrage : À suivre… Ainsi, une deuxième tome est attendu avec beaucoup d’envie !

Personnages & Fiction

Ce n’est pas un secret, je raffole des uchronies, à savoir ces histoires mêlant fiction et faits historiques ! J’ai donc complètement accroché avec celle-ci, mais – oui, le mais est ici – après avoir lu L’Apothicaire, je m’attendais à des personnages plus construits. Bien que j’ai aimé suivre l’enquête auprès de notre journaliste, Gabriel Joly, je lui ai trouvé que très peu de consistance et j’ai eu du mal à m’attacher à lui. Les personnages sillonnants autour de lui m’ont d’avantage intéressée, notamment le pirate qui l’accompagne que je trouve assez chouette ; mais je ne peux pas dire au sortir de ma lecture, qu’il y ait un personnage qui me marque vraiment. Petit bémol donc !
En revanche, j’ai adoré voir les grandes figures révolutionnaires – tels Danton et Desmoulins – mais aussi Louis XVI et Marie-Antoinette en vie dans ces pages, et une ovation particulière pour l’attention accordée à Terwagne de Méricourt – grande révolutionnaire – souvent oubliée des livres d’histoire !

En une phrase…

Très bon thriller historique, malgré un léger manque de consistance des personnages ! 8/10

Sortie Littéraires 2020

Bonjour ami(e)s littéraires,
Je vous retrouve aujourd’hui pour papoter sortie littéraire de ce début d’année 2020 ! Il y en a un sacré paquet fraîchement paru ou encore à paraître et je ne vais donc pas tous les répertorier ce serait non seulement chronophage pour moi, mais aussi indigeste pour vous – néanmoins si vous voulez un plus gros aperçu, je vous laisse vous rendre ici 😉
Parmi ces innombrables sorties, certaines m’ont fait de l’oeil – si il en est de même pour vous, je vous mets le lien direct vers une possibilité de commande, vous n’aurez qu’à cliquer sur la maison d’édition. Voyons maintenant cela de plus près :

  • Celle qui pleurait sous l’eau de Niko TackianForcément hâte de découvrir un nouveau Tackian, d’autant que c’est sur La nuit n’est jamais complète que j’ai écris un dossier pour mon master. Tackian est un de mes auteurs chouchous alors c’est une évidence de le trouver ici !
SI CLARA N’AVAIT PAS AIMÉ CET HOMME, ELLE SERAIT TOUJOURS EN VIE.
Aujourd’hui, Clara n’est plus qu’un dossier sur le bureau de Tomar Khan. On vient de la retrouver morte, flottant dans le magnifique bassin Art Déco d’une piscine parisienne. Le suicide paraît évident.
Tomar est prêt à fermer le dossier, d’autant qu’il est très préoccupé par une enquête qui le concerne et se resserre autour de lui. Mais Rhonda,son adjointe, peut comprendre pourquoi une jeune femme aussi lumineuse et passionnée en est venue à mettre fin à ses jours. Elle sent une présence derrière ce geste.
Pas après pas, Rhonda va remonter jusqu’à la source de la souffrance de Clara. Il lui faudra beaucoup de ténacité – et l’appui de Tomar – pour venir à bout de cette enquête bouleversante.
QUI RENDRA JUSTICE À CELLE QUI PLEURAIT SOUS L’EAU ?
Éditions Calmann-Lévy Noir – Prix 18,50 €- Paru le 02.01.20

  • L’empreinte de Alexandria Marzano – Lesnevich – Je ne connais pas du tout l’auctrice, mais le résumé m’a complètement séduite. Non seulement, j’aime l’investigation et la psychologie criminelle mais en plus, l’idée de réfléchir sur la peine de mort à travers cette oeuvre me plait carrément !
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l’épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n’aura alors cesse d’enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l’autobiographie et du journalisme d’investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d’éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l’on imagine. Aussi troublant que déchirant.
Éditions 10/18 – Prix 8,40  – Paru en poche le 02.01.20

  • Le Consentement de Vanessa Springora – Autrice également inconnue pour moi, néanmoins le résumé m’a fait penser à Nabokov et m’a plu par son sujet !
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin «  impérieux  » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
Éditions Grasset – Prix 18,00  – Paru le 02.01.20

  • La Rumeur de Lesley Kara – Travaillant dans un collège vous pensez bien que les rumeurs et leurs conséquences sont notre lot quotidien, donc forcément je suis intriguée !
Nourrissez la rumeur… Puis regardez-la vous engloutir. Un simple sujet de conversation… Pour s’intégrer et devenir l’une des leurs. De retour dans sa ville natale depuis quelques mois, Joanna ne pensait pas à mal en répétant à son club de lecture la rumeur entendue devant les grilles de l’école : la ville de Flinstead abriterait sous une fausse identité Sally McGowan, qui défraya la chronique dans les années 1960 pour avoir poignardé à mort, à seulement dix ans, un petit garçon qui en avait cinq. Mais ces quelques mots enflamment la tranquille station balnéaire. Pour enrayer cette machine infernale, Joanna ne voit plus qu’une solution : enquêter pour découvrir la vérité. Mais le danger est déjà si proche…
Éditions Les escales – Prix 21,90 € – Parution le 23.01.20

  • Papa de Régis Jauffret – Investigation et recherche de soi, j’adore !
19 septembre 2018, j’aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l’immeuble marseillais où j’ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D’après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n’a de sa vie parlé de cet incident mais je n’ai jamais entendu dire par personne qu’il avait eu affaire à l’occupant. Moi, le conteur, le raconteur, l’inventeur de destinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.
Éditions Seuil – Prix 19,00 € – Paru le 02.01.20

  • L’homme qui pleure de rire de Frédéric Beigbeder – Tout simplement, j’aime ce type et son cynisme alors un petit nouveau du côté de chez Octave et il apparaît immédiatement dans mes envies lecture !
Octave Parango a été concepteur-rédacteur dans les années 1990, model scout dans les années 2.000 . Le voici qui découvre dans les années 2010 un nouveau métier…
Après 99 Francs sur la tyrannie de la publicité et Au secours pardon sur le marchandisation de la beauté féminine, ce nouveau roman satirique, hilarant et désespéré clôt la trilogie d’Octave Parango sur les aliénations contemporaines.Tout est malheureusement vrai (et vécu) dans cette satire, hilarante et désespérée, des dérives de notre société de divertissement.
Éditions Grasset – Prix 20,90 € – Paru le 02.01.20

  • Miroir de nos peines de Pierre Lemaitre – Bon, c’est vrai je l’avoue… Le deuxième tome de cette trilogie est encore sur mon étagère en attente de lecture ! Mais, je sais d’avance que je vais aimer, alors ne m’en voulez pas de le mettre d’office dans cette liste !
Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches… Et quelques hommes de bonne volonté.
Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.
Secret de famille, grands personnages, puissance du récit, rebondissements, burlesque et tragique… Le talent de Pierre Lemaitre, prix Goncourt pour Au revoir là-haut, est ici à son sommet.
Éditions Albin Michel – Prix 22,90 € – Paru le 02.01.20

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Et vous, quels sorties vous tentent ?