« Kafka sur le rivage » de Haruki Murakami

9782264056160


Résumé :

Un adolescent, Kafka Tamura, quitte la maison familiale de Tokyo pour échapper à une malédiction œdipienne proférée par son père. De l’autre côté de l’archipel, Nakata, un vieil homme amnésique, décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s’entremêlent pour devenir le miroir l’une de l’autre, tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d’un murmure envoûtant.

Mon avis : ♥♥♥♥♥

Lorsque j’ai commencé cette lecture, je ne m’attendais pas du tout à cela. Une amie me l’a conseillé et en me lançant dans l’aventure Murakami dont j’avais souvent entendu le nom, étrangement je ne pensais pas : fantastique ! Imaginez donc ma surprise quand Nakata se met à discuter avec un chat, une belle surprise d’ailleurs qui m’a laissé étonné et rêveuse (et oui, un rêve de petite fille ! Comme dans Sailor Moon, je parle souvent à mes chats, m’enfin je comprends pas ils ne me répondent jamais, les bougres !!). La suite m’a hypnotisé bien que parfois j’étais plus dans le cauchemar que dans le rêve ! Mais maintenant que le postulat de base est posé, passons à la suite…
Kafka et Nakata, que rien ne lie de primes abords, prennent tous deux la route pour des raisons différentes. Mais la quête ou la sortie de ce labyrinthe sera la même, celle d’eux-même. C’est donc une quête initiatique des deux personnages qui se trouve dans ces pages. Si l’un fuit la maison parentale pour éviter la malédiction prophétique émise par son père, à savoir « tu tueras ton père puis coucheras avec ta mère et ta sœur« , l’autre prend la route suite à un meurtre qu’il a commis et pour remettre en place ce qui à été déplacé dans sa jeunesse. Bon tout cela reste confus, je vous l’accorde, mais c’est aussi la beauté du livre. Cet ouvrage est dur à conter, il se lit et se vit…
En effet, Murakami joue avec le fil sensible qui sépare la réalité du rêve et du fantastique. Avec de nombreuses métaphores, il navigue entre onirisme et réalité nous laissant parfois un peu dans l’obscur et donnant ainsi la possibilité au lecteur de sa pleine imagination. Si bien que tout le mystère ne s’éclaire pas entièrement même à la fin. En clair, il nous donne un élan et nous laisse vivre notre lecture. Je pense que chacun à sa propre émotion dans ses pages, chaque scène résonnant en nous face à notre expérience et à ce qui nous touche. Le mystère retient d’abord notre attention, puis la magie de cette douce avancée fantastique nous prends, nous hypnotise et tisse une toile de plus en plus épaisse dont on ne veut plus s’échapper. Il nous enivre de sa plume qui semble nous dire : « Tout est possible ».
Et au-delà de cette brume mystérieuse et divine dont parfois les passages sont insoutenables, d’où mon utilisation de cauchemar au début, l’auteur nous livre une montagne de références littéraires et culturelles. Tout d’abord prenons le prénom du personnage central, Kafka qui a lui-même choisit ce nom pour sa fuite. Celui-ci est plein de sens si l’on reprend les œuvres du célèbre auteur thèque homonyme : « La Métamorphose » comme le nom de l’oeuvre l’indique, mais aussi l’idée du labyrinthe dans « Le Château » et la peinture brute de la condition humaine dans la presque totalité de ses œuvres. Ensuite, parlons du récit lui-même qui reprend le mythe d’œdipe et se construit autour de lui comme une tragédie grecque, une sorte d’épopée contemporaine. Et pour finir, Kafka étant un grand lecteur et s’installant dans une bibliothèque, les références littéraires défilent donc pour le plus grand bonheur de son lectorat.
Murakami est en conclusion un ovni divin que je ne peux que vous conseiller si vous n’avez pas encore tenté l’expérience. Car que l’on aime ou que l’on déteste, on ne peut nier qu’il a une patte bien à lui qui le rend unique en son genre dans notre si chère littérature.

coup de coeur

18 réflexions sur “« Kafka sur le rivage » de Haruki Murakami

  1. J’ai deux livres de Murakami dans ma PAL et j’ai hâte de les découvrir, je n’en ai pris que des courts encore bien que lire des pavés ne me dérange pas mais là j’attends de voir car il semble être un écrivain qu’on aime mais qu’on déteste aussi. Tu me rassures beaucoup avec ta critique.

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    • Tu as tout à fait raison, cet auteur fait partir de ceux que l’on adore ou que l’on déteste ! Preuve de son originalité, cela peut aussi se retourner contre lui ! Je suis contente de t’avoir rassurée en tout cas et j’ai hâte que l’un des deux titres que tu as sortent de ta PAL pour en lire ton avis 🙂 Lesquels sont-ils?

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  2. Je n’ai pas lu celui-là, mais tu me fait envie !
    J’aime beaucoup cet auteur, il a un talent extraordinaire. Il arrive à me faire aimer des livres dont je n’aime ni l’histoire ni les personnages. C’est vraiment étrange. Il sais tenir son lecteur. Pourtant ma première rencontre avec lui ne s’est pas bien passé, je n’ai jamais terminé le premier tome de 19Q4. De tout ceux que j’ai lu mon préféré est (pour le moment) L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage
    Tien tu me donne envie de le mettre à l’honneur pour le rendez-vous mensuel (que je n’ai pas honoré depuis un moment)

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    • Ça, c’est une super idée de le mettre à l’honneur !!! Je note « L’incolore Tsukuru Tasaki » car j’ai très envie de me replonger dans un Murakami prochainement, merci 🙂 De mon côté, c’était ma première lecture de l’auteur et il m’a ébloui !!! Comme tu dis, il est très prenant et on ne veux plus se détacher de ses lignes, et quel univers il offre 🙂

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  3. C’est un de mes Murakami préféré, avec un de ses derniers, Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage ! Mais en relisant ta chronique je réalise que je m’en souviens très peu, voire presque plus du tout, bon faut dire que ça fait plus de 3 ans que je l’ai lu, voire plus, donc du coup j’en ai amassé d’autres livres depuis… Mais ça me donne envie de le relire pour le redécouvrir !

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    • Comme je te comprend ! Cette lecture à été un tel émerveillement que je suis quasiment sure de le relire un jour aussi 🙂 Je n’en ai pas lu d’autres de l’auteur encore mais je note le titre dont tu parles ! Merci 🙂

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  4. Ma maîtresse de stage (Françoise Salmon, éditrice de la maison Murmure des Soirs) m’a offert ce livre en me disant que j’allais adorer. Tu ne fais que confirmer ses dires en augmentant mon envie de le commencer au plus vite !!

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